C'est au niveau de la salle des conférences du centre culturel et sportif du chef-lieu de la wilaya de Tipaza que les Touareg artistes de la wilaya d'Illizi ont tenu à clôturer, dans l'après-midi du 23 novembre, leur semaine culturelle à Tipaza. Des poèmes dédiés aux « Verts » et au peuple algérien, d'une part, et des chants musicaux inspirés du terroir de cette partie de l'extrême Sud-Est algérien, d'autre part, ont été au menu de cet après-midi culturel « ensoleillé et chaleureux », proposés aux littoraux par les Touareg venus des contrées lointaines de Djanet et Illizi. Les micros jonchaient la scène dépourvue de chaises. Déchaussés et enveloppés dans leurs tenues vestimentaires traditionnelles aux différentes couleurs, les hommes et les femmes de la troupe musicale de la troupe musicale Tassili, avec trois derboukas et un oûd, ont su faire tanguer l'assistance aux rythmes locaux du tindi pour évoquer les quotidiens de ces Algériens du Grand Sud de l'Algérie. Mais l'émotion s'est vite installée sur la scène quand les musiciens, accompagnés par la chorale, entamèrent les premières notes musicales de la célèbre chanson du défunt artiste et créateur Bali, emporté par les crues lors des inondations de Djanet, intitulée Assarouf, (le pardon, ndlr). La voix cassée du chanteur Zohiri Abdelkader dégageait une profonde tristesse. En effet, parmi les artistes sur la scène se trouvaient des membres de la famille de Bali et ses compagnons, qui avaient, lors de son vivant, animé beaucoup de fêtes au Tassili et participé à de nombreux galas dans le pays et à l'étranger. Les artistes ne purent pas retenir leurs larmes, coulant le long de leurs joues. Et au même moment, d'autres jeunes de Tipaza et de la wilaya d'Illizi investirent l'espace, leurs corps emportés par les airs musicaux du célèbre chanteur targui. L'animateur Oukacem Youcef déclama des poèmes pour susciter les applaudissements et réinstaller une atmosphère joyeuse, notamment lorsqu'il dédia un poème à l'équipe nationale de football, les « guerriers du désert ». Le directeur de la culture de la wilaya de Tipaza, qui avait passé 10 ans au Parc national du Tassili, intervint avant la tombée du rideau sur cette manifestation culturelle pour discourir quelques phrases en targui lors de la clôture, sous les applaudissements des membres de la délégation de la wilaya d'Illizi, qui devaient, juste après, effectuer un long voyage par bus de plus de 40 heures, avant de regagner leurs familles pour célébrer la fête de l'Aïd El Adha.