Indépendance éditoriale, intégrité et professionnalisme sont la pierre angulaire d'une saine couverture médiatique des élections. C'est pourquoi il faut qu'il existe une diversité de supports médiatiques accessibles aux différentes sensibilités. Aujourd'hui, tout le monde aura compris l'importance capitale des médias lors de l'élection présidentielle, car ils parlent tous de ce scrutin, de la télé à la presse écrite en passant par internet avec ses réseaux sociaux. Il est clair qu'on peut aborder les médias avec confiance, même s'il y a une certaine méfiance vis-à-vis de nouveaux médias. Ainsi, on peut penser que plus qu'un rôle d'information, les médias ont aussi un rôle d'influence. Pour la très particulière présidentielle de 2014, on peut se poser les questions de savoir quel est le media qui sera le plus influent lors de ce scrutin ? La télé ? La presse écrite et électronique ? Les réseaux sociaux ? Avec le foisonnement des chaînes privées et la décision de certains candidats de se doter d'une chaîne TV pour cette campagne uniquement (une étrange et mauvaise décision), la télé sera-t-elle ce media qui saura capter tous les phares de cette particulière présidentielle ? Il est important de rappeler que l'histoire de ce media avec l'élection présidentielle a connu son heure de gloire aux Etats-Unis en 1960 lors du premier face-à-face entre deux candidats qui, depuis, est devenu un rituel et le moment fort de l'élection présidentielle aux USA. En effet, ce premier débat opposait Nixon à Kennedy, les téléspectateurs ont découvert un fougueux jeune dynamique en la personne de JFK qui revenait de vacances, et un pâle Nixon qui sortait d'une intervention chirurgicale, Kennedy est sorti victorieux de ce débat, alors qu'à la radio, Nixon avait pris le dessus. Plus près de nous, lors de l'élection présidentielle française de 2012, la télé a été le media le plus influent avec des débats télévisés très suivis, notamment sur France 2 (télé publique et non gouvernementale), lors de la fameuse émission «Des paroles et des actes», qui a vu 5,6 millions de téléspectateurs suivre la prestation de Sarkozy et 5,5 millions suivre celle de Hollande. Cette campagne électorale de 2014 peut constituer un test pour ces chaînes afin de mesurer leur audience et surtout voir quelles sont celles qui adhèrent aux principes d'une couverture équitable et équilibrée de ce scrutin, surtout que les candidats considèrent la télé comme leur media de campagne préférentiel. Une chose est certaine, les chaînes privées ont réussi à capter le téléspectateur avec des débats d'avant-campagne souvent houleux et passionnants et une certaine liberté de ton, ce qui n'est pas le cas de l'ENTV qui peine à devenir cette grande chaîne de télé publique et pourtant ce ne sont pas les moyens qui manquent du côté du boulevard des Martyrs… La presse écrite et électronique Un survol de la presse nationale permet de noter une remarquable diversité. Il est vrai comme dans la plupart des grandes démocraties, la presse écrite est parfois politiquement alignée, si certains journaux sont clairement à connotation de gauche, droite, islamiste, républicaine, gouvernementale ou autres, cela n'est pas nécessairement un problème lorsque l'éthique est respectée. Des journaux vont couvrir leur cinquième présidentielle (depuis 1995), ce qui n'est pas rien pour notre jeune et héroïque presse qui a payé le prix fort pour la sauvegarde de la République et à l'occasion de ce scrutin, elle saura porter haut et fort les valeurs de libertés et de démocratie. Il est certain que nos médias de la presse écrite et électronique seront un maillon fort et important des débats qui seront sûrement passionnants de cette campagne électorale, et c'est par cette presse que les électeurs auront l'opportunité de voir l'alternative qui s'offre à eux. Les réseaux sociaux Va-t-on assister à une révolution médiatique lors de cette campagne ? Cette présidentielle va-t-elle consacrer internet comme media-roi pour s'informer ? Il serait totalement absurde de prétendre que la prochaine campagne se fera sur les réseaux sociaux, mais il serait également stupide de ne pas reconnaître leur rôle émergent dans le débat politique ainsi que leur influence. Facebook, Twitter, Tumblr, Fousquare et Instagram sont de nouveaux supports de communication pour les politiques, des lieux d'échanges et de regroupement pour les militants et des vitrines qu'il faut soigner pour séduire et convaincre l'électorat. C'est en grande partie grâce à internet qu'Obama a remporté l'élection de 2008. Il a misé sur une très jeune équipe en créant pour sa campagne un grand département News media. D'ailleurs, le président Obama est qualifié de président ultraconnecté, l'homme du futur. Aujourd'hui, on constate une effervescence sur facebook où toutes les sensibilités s'expriment sur ce scrutin avec les like et autres pages dédiées. Ainsi, beaucoup de nos politiques, dont certains candidats à cette présidentielle, ont su exploiter tout le potentiel d'internet et des réseaux sociaux en créant leurs propres sites et pages pour annoncer leur campagne et leur programme. Il est vrai que les réseaux sociaux constituent de grands espaces de liberté, et du point de vue démocratique, internet reste encore ce qui peut nous arriver de mieux, même si la connexion n'est pas souvent au rendez-vous ! L'ensemble des médias et la presse nationale auront un rôle majeur lors de cette campagne, ils aborderont tous l'élection présidentielle, et leur audience en cette occasion ne va pas ressembler à un encéphalogramme plat, bien au contraire…