Le chômage est l'une des principales hantises des étudiants algériens qui craignent de se retrouver sans occupation après l'obtention de leurs diplômes. Selon l'Office national des statistiques (ONS) qui a réalisé récemment une enquête sur ce sujet, la population en chômage, au sens BIT, est estimée à 1 175 000 personnes, soit un taux de chômage de 9,8%. L'ONS indique que 48% des personnes au chômage sont détentrices de diplômes universitaires. Par simple calcul arithmétique, il en résulte que 35 2500 étudiants universitaires se trouvent au chômage. Cette enquête récemment terminée par l'Office national des statistiques révèle des chiffres établis en septembre 2013. «Face au chômage, on assiste à des disparités assez significatives selon l'âge, le sexe et le niveau d'instruction ; le taux de chômage s'établit à 8,3% chez les hommes, mais atteint 16,3% chez les femmes. L'enquête fait ressortir une baisse du taux de chômage auprès des deux sexes par rapport à 2012, mais plus prononcée auprès des hommes, avec 1,3 point de moins par rapport à septembre 2012, alors que le chômage féminin a baissé de 0,7 point au cours de la même période», précise l' ONS. L'Office national des statistiques rapporte cependant que «nous enregistrons une baisse continue du taux de chômage des diplômés de l'enseignement supérieur qui est passé de 21,4% à 15,2% entre 2010 et 2012, et atteint 14,3% en 2013». «Parmi la population en chômage, 73,8% ont déclaré avoir eu recours à des relations personnelles pour trouver un emploi, 55,0% déclarent s'être inscrits auprès d'un bureau de placement, 55,4% ont effectué des démarches auprès des entreprises, tandis que 26,4% étaient en quête de moyens financiers ou d'autorisations pour s'installer à leur compte», toujours selon l'ONS qui évoque le chômage de manière générale, dont celui qui touche les diplômés de l'université. «Près d'un chômeur sur trois est en quête d'emploi depuis moins d'une année ; ainsi, nous assistons à une dominance du chômage de longue durée, mais en régression par rapport à 2012 (60,8% sont au chômage depuis une année ou plus contre 63,1% en 2012). Le chômage de longue durée semble affecter davantage les personnes sans diplôme (65,1%) et les diplômés de la formation professionnelle (62,2%) comparativement aux diplômés universitaires (48,5%)», note encore l'Office national des statistiques. Pour ce qui est des détenteurs d'un diplôme de l'enseignement supérieur, et toujours selon les statistiques de l'ONS, nombre d'entre eux ont, pour obtenir un emploi, effectué des démarches auprès des entreprises, d'autres ont recouru à des relations personnelles, alors que d'autres se sont mis à la recherche de moyens pour s'installer à leur compte. Pour rappel, il y a quelques jours, une convention de partenariat entre l'Université des sciences et de la technologie Houari Boumediene (USTHB-Alger) et le cimentier français Lafarge a été signée lundi dernier dans le cadre du forum USTHB-entreprises, indique jeudi un communiqué de l'USTHB. Toutefois, en dépit des nombreuses conventions qui sont signées entre les universités algériennes avec les différents partenaires, que ce soit des entreprises ou des sociétés, le taux de chômage, quant à lui, demeure important dans les milieux estudiantins. Cette situation a forcé les centaines de milliers d'étudiants de camper dans le monde du chômage et d'attendre des jours meilleurs dans l'espoir d'avoir, enfin, un travail digne de ce nom. En attendant une prise en charge à la hauteur des espérances des étudiants par l'Etat, les universitaires chômeurs s'accordent à dire que le moment est venu pour que les autorités compétentes tendent la main dans leur direction. Une main tant attendue malgré des années de malheur pour ces centaines de milliers d'étudiants.