La 11e session du Conseil des ministres maghrébins de la Poste et des Technologies de la communication et de l'information s'est déroulée hier à Djenan El Mithaq (Alger). Cette réunion vise, en fait, à relancer le processus des rencontres et à aboutir à une plus grande coopération dans le domaine de la poste et des TIC. La totalité des ministres était présente, à l'exception de Rachid Talbi Alami, ministre délégué chargé des Affaires économiques et générales qui a été représenté par l'ambassadeur du Maroc en Algérie. Dans son discours introductif, Amar Tou, ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, a mis en évidence l'importance de cette réunion qui permet « de faire le point sur la situation de ce secteur et sur l'état de nos relations ». Il a ensuite fait un bref rappel du processus de libération du secteur des télécoms qui « est dans sa dernière phase. Nous avons ouvert le marché du VSAT, du GMPCS, du courrier express international et de la voix sur IP. Nous avons développé des réseaux Wifi et Wimax et nous sommes en voie de finaliser les procédures relatives à l'ouverture du capital d'Algérie Télécom ». Il a évité toutefois de citer les chiffres préférant laisser la place aux experts pour réfléchir aux meilleurs moyens d'encourager la coopération directe susceptible de créer un espace maghrébin viable et prospère. L'ambassadeur du Maroc a affirmé : « Le secteur des NTIC a un impact direct sur la croissance économique et le bien-être social. Les développements continuels dans ce domaine nous poussent à intensifier nos efforts et à travailler en commun pour insuffler un dynamisme nouveau. Au Maroc, les nouvelles technologies et la modernisation de la poste sont deux axes majeurs sur lesquels repose la politique gouvernementale de développement économique et social. » Le diplomate a donné des indicateurs sur le progrès accompli dans son pays : le nombre d'abonnés au téléphone mobile a atteint 10,3 millions avec une couverture totale du territoire national et 1,3 million d'abonnés au téléphone fixe. L'ouverture du capital de l'opérateur historique Maroc Télécom et son introduction en Bourse, à Casablanca et à Paris, ont connu un franc succès et ont démontré l'attractivité de ce secteur en matière d'investissements. L'opération fut sursouscrite plus de 21 fois et a permis de mobiliser, en un temps très court, plus de 1 milliard de dollars. Le ministre tunisien a également donné un aperçu sur l'évolution des nouvelles technologies dans son pays qui consacre une large place à « la promotion de la culture numérique ». La stratégie comme l'engagement politique sont clairs et forts. Il a demandé aux membres de l'UMA de se mobiliser pour participer en force et avec des délégations de qualité et au plus haut niveau au sommet mondial de la société de l'information qui aura lieu à Tunis à la fin de l'année. L'Algérie devra, en tout cas, se préparer à cet événement. Notre pays a encore du chemin à faire pour promouvoir les télécommunications comme secteur économique essentiel à l'essor d'une économie compétitive. La volonté politique semble favorable au développement des NTIC, mais, remarquent les observateurs « elle n'arrive pas à être traduite dans les faits ». Ils relèvent l'absence de commerce électronique et de paiement par carte bancaire, la faible présence sur le web des entreprises algériennes avec seulement 2600 sites, l'information proposée y est plus ou moins compréhensive et sans réel intérêt pour le public. Le site du ministère de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication (www.postelecom.dz) n'est jamais actualisé. Il renvoie souvent à des notes, rapports et textes datant de plus d'une année ! Cette session du Conseil des ministres maghrébins a permis de saisir les enjeux des nouvelles technologies et leurs retombées sur l'économie. Parmi les recommandations, figurent la nécessité d'échanger les expériences pour réduire la fracture numérique, bénéficier du Fonds pour l'amélioration de la qualité de service (FAQS) appartenant à l'Union postale universelle, l'amélioration des services postaux et leur diversification, la programmation de séminaires dans le cadre de la coopération entre les pays de l'UMA et l'adhésion à UPU Clearing, le nouveau système de compensation de l'Union postale universelle.