Impressionnant dispositif sécuritaire Annoncée depuis une semaine avec trois grands sit-in durant la semaine, un impressionnant dispositif sécuritaire a été mis en place pour contrecarrer ce mouvement voulu pacifique. Ces chômeurs ne croient plus aux promesses du wali ni à celles du Premier ministre. Des engagements qui restent, selon eux, dénués de toute relation avec la réalité des chômeurs et des magouilles qui se trament chaque jour dans les coulisses. La CNDDC «exige le déploiement de vraies solutions au problème de l'embauche des jeunes du Sud dans le secteur pétrolier, il faut absolument qu'une ferme volonté de mettre fin au bricolage, qui caractérise ce dossier chaud, soit manifestée par les décideurs», a clamé Tahar Belabes, hier matin aux abords du siège de la wilaya. Sous un ciel nuageux, un temps clément contrastant avec les jours précédents comme pour augurer d'un climat plus favorable à la manifestation, les chômeurs, venus des quatre coins de la wilaya exprimer leur mécontentement, se sont donné rendez-vous devant l'agence BADR Banque, où la foule a grossi pour atteindre la centaine d'éléments. Lutte pacifique Arborant des banderoles où on pouvait lire : «La lutte des chômeurs vaut mieux que l'histoire des hommes politiques», «Ensemble pour avorter la fitna dans le Sahara» ; et scandant des slogans tels que «Zawalia bataline darouna irhabiine (Pauvres et chômeurs, on fait de nous des terroristes)». En guise de réponse à ceux qui traitent les chômeurs de «traîtres», ceux-ci n'ont pas manqué de rechigner «La chamal la janoub El Jazaîer fel Qolob (Ni Nord ni Sud, l'Algérie dans nos cœur)». La scène des slogans se poursuit pour atteindre les curieux venus scruter les chômeurs : «Ayouha wakifoun antoum ayda maânyoun (Vous qui nous regardez, vous êtes aussi concernés)». Le groupe s'est mis en marche après avoir constitué une cohorte de jeunes portant haut leurs banderoles et clamant fort les slogans habituels de la CNDDC. Ce qui était prévisible est vite arrivé, les agents antiémeute ont à leur tour constitué une muraille infranchissable pour empêcher la marche fraîchement démarrée. La foule s'est arrêtée pour clamer «Hna wlad chaâb, ou la police âlache ? (Nous sommes les fils du peuple, la police pourquoi ?)». Nouveau repli de la CNDDC Les chômeurs, et afin d'éviter tout dérapage, ont rebroussé chemin pour regagner leur place. Là, Tahar Belabès s'est levé pour prononcer un discours, dans lequel il a dénoncé ce nouvel empêchement de la police, une atteinte à la liberté de manifester, selon lui, alors que le pays est en plein débat sur la nouvelle Constitution. Belabes dira que «la CNDDC a organisé cette marche pacifique pour (ré)interpeller les autorités sur la situation des chômeurs au lendemain de l'élection présidentielle. L'intervention des forces de l'ordre prouve, une fois de plus, que le système policier de l'Etat nous interdit de nous exprimer. Si nous avons rebroussé chemin, ce n'est pas par peur, mais pour éviter tout dérapage». Et d'annoncer une nouvelle marche dans les jours qui viennent, «la prochaine sera encore meilleure. Nous empêcher, ne fera que nous rendre plus déterminés et persister à sortir encore mieux organisés et fort motivés». Un chômeur à l'intention des policiers a pris sa place : «Si vous voulez que nous commettions l'irréparable, rassurez-vous, il ne se passera rien. Nous sommes des chômeurs et non pas des ‘‘Baltagia''.» Les organisateurs lancent un ultime appel aux chômeurs de se disperser dans le calme en se donnant un nouveau rendez-vous cet après-midi au même lieu pour un sit-in pacifique.