Le groupe Zebda sortira son nouvel album intitulé Comme des Chrokees le 25 août. Cet album est le sixième d'une carrière de plus de vingt-deux ans. Même si les membres du groupe, à l'image de Mouss et Hakim, déclarent : «En musique, on cultive des énergies qui n'ont pas d'âge et l'enthousiasme non plus d'ailleurs.» C'est un opus aux sonorités très funky, rappelant quelque peu les années disco, à travers les sons adaptés mais en restant toujours dans le cadre de chansons à texte bien travaillées. Cet album intervient deux ans après la reformation du groupe, qui s'est accordé presque dix ans de pause, incluant absence de la scène et médiatique, pour se consacrer uniquement à des projets personnels. D'ailleurs, Mouss et Hakim nous confient : «Cette pause nous a surtout permis d'exister en dehors du collectif Zebda et même d'en créer d'autres ; ça nous a fait grandir, c'est sûr !» Le premier single de cet album est Les petits pas. Il mixe merveilleusement bien musique appelant à se déhancher et souvenirs des jeunes années du collectif. Beur Le groupe revient avec humour sur leur quotidien dans les boîtes de nuit, car issus de la communauté beur. Ils reparlent de cette discrimination en dehors de cette chanson en déclarant : «D'un certain point de vue, elle est pire et plus compliquée, car aujourd'hui ce n'est plus des ‘‘Beurs'' dont il s'agit, mais bel et bien de Français qui sont discriminés et stigmatisés, mais d'un autre ; elle est meilleure, car aujourd'hui ces enfants de l'immigration réussissent grâce à leur investissement dans le monde du travail, des universités, du sport, de la musique et dans des tas d'autres domaines ; donc leur place est inexorable et elle se fait.» Le groupe Zebda a toujours fait dans la contestation ; en 2012 sortait le titre en soutien à la Palestine intitulé Une vie de moins, mais déclare d'un autre côté : «Plaire au plus grand nombre nous intéresse aussi, on ne se sent pas artistes maudits.» Comme des Cherokees inclut le titre Les Chibanis qui rend hommage à tous ces émigrés qui ont quitté leur pays le siècle dernier et qui forment en partie la génération de leurs parents. Le titre de l'album s'inspire d'un vécu que Mouss et Hakim s'appliquent à expliquer : «Nous faisons souvent référence aux Indiens dans nos chansons parce qu'un jour vers 17-18 ans, on a compris que nous n'étions pas des cow-boys, mais des Indiens, que nous étions plus Géronimo que John Wayne ; encore un mensonge du dominant qui te fait croire qu'il a raison de te maltraiter aujourd'hui, ça pourrait s'appliquer à ce qui se passe en Palestine.»