Comme invités d'honneur, le festival a accueilli le président du Haut commissariat à l'amazighité (HCA) Hachemi Assad, le directeur de l'Office national des droits d'auteur (Onda) M. Benchikh, et M. Ballalou, le commissaire du festival de la chanson mozabite. Avec l'annonce d'Akli Yahyaten à partir de 21 heures, la soirée promettait déjà d'être longue et festive. Mais d'abord, place à l'émotion, à l'hommage à celui pour qui est dédiée cette 7e édition, le chanteur Abdelkader Bouhi en l'occurrence, qui vient d'être ravi par la mort au monde artistique, à sa famille et à ses fans. Le coup d'envoi donné, de jeunes étoiles talentueuses se sont ensuite relayées sur scène pour honorer majestueusement la mémoire de l'auteur de Andallats, anadallats en reprenant, entre autres, quelques-uns de ses titres. L'émotion était à son comble dans la grande salle de la maison de la culture quand les organisateurs ont diffusé un documentaire biographique réalisé par la maison de la culture sur le chanteur décédé juste avant sa disparition. Plus tard dans la soirée, à 21 heures, l'esplanade de la maison de la culture a déjà fait le plein. L'ambiance qui y règne renoue avec celle des soirées de Ramadhan. Après le passage sur scène de Ghilès, un jeune talent révélé lors d'une des éditions du même festival, et Rahima Khelfaoui, une autre artiste à la voix mélodieuse, qui ont interprété chacun deux chansons, Akli Yahyaten fait son entrée sur l'un de ses titres les plus aimés Selliw aala nabi sous un déluge d'applaudissements. Du haut de ses 80 ans et en dépit d'un rhume duquel il s'est plaint d'emblée face à son public, le chanteur a parcouru d'une traite une bonne partie de son plus beau répertoire, avec une voix qui n'a pas pris une ride. Durant plus d'une heure et demie, les fans acclament et reprennent les refrains de leur vedette : Zrigh ezzine di Michli, Sevregh fellam, A lehvav debreth felli, Arrach ldziar, Ya lmenfi et d'autres titres encore. Avec en renfort de légères lumières et des giclées de fumée, le chanteur a enchanté son public qui n'a pas boudé son plaisir et s'est donné à fond dans l'ovation. Ces moments joyeux sont comme une revanche que prend triomphalement un public frustré contre des adeptes de la pensée moyenâgeuse qui, il faut le rappeler, ont réussi à la fin du mois de Ramadhan dernier à couper court au très attractif festival du rire qui se tenait au même endroit, en usant bassement de la violence et la menace pour imposer leur doctrine d'un autre temps. Même si ce ne sont que quelques jours qui nous en séparent, l'ambiance qui régnait à cette soirée d'ouverture ne souffrait d'aucune séquelle de cet événement très vite oublié, et les suivantes promettent d'être encore plus réjouissantes si on sait que Aït Menguellet, Rabah Asma et Amour Abdennour sont, entre autres, les prochains à monter sur la scène de la maison de la culture.