Cette réaction iranienne intervient après l'annonce, vendredi, par les Etats-Unis, de sanctions contre plus de 25 entités et entreprises ainsi que des individus accusés de favoriser le programme nucléaire iranien controversé et de soutenir le «terrorisme», avec l'objectif de «maintenir la pression» sur Téhéran. Les puissances occidentales et Israël soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme atomique, alors que Téhéran affirme que son programme nucléaire est purement civil. «Les Iraniens n'ont aucune confiance en les Etats-Unis» et les nouvelles sanctions, «contraires aux engagements (mutuels) et à l'accord nucléaire de Genève», «renforcent cette méfiance», a déclaré M. Rohani. «Certaines sanctions comme celles contre les médicaments ou les produits alimentaires sont des crimes contre l'humanité», a-t-il estimé lors d'une conférence de presse. «Nous combattons et contournons les sanctions imposées à l'Iran et nous en sommes fiers, car ces sanctions sont illégales.» Quelques heures plus tôt, le vice-ministre des Affaires étrangères et l'un des principaux négociateurs iraniens, Majid Takht-Ravanchi, a dénoncé «la duplicité des Américains (qui) est totalement inacceptable». «On ne peut pas d'un côté dire qu'on négocie avec de la bonne volonté et de l'autre côté utiliser de tels moyens», a-t-il dit. M. Rohani a cependant affirmé que l'Iran poursuivrait les négociations nucléaires, qu'il a qualifiées de «compliquées», avec le groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne), faisant état de «trois ou quatre questions difficiles». «Nous allons poursuivre les négociations (…) Si l'autre partie ne fait pas de demande excessive et fait preuve de sincérité et de sérieux comme la partie iranienne, nous pourrons aboutir à un accord», a ajouté M. Rohani. Il a indiqué qu'il n'était pas «pessimiste» quant à la possibilité d'un accord. «Le travail est plus difficile, car nous voulons aboutir à un accord final mais nous n'avons jamais été pessimistes et nous ne le sommes pas aujourd'hui et nous ne le serons pas demain, même si la tâche est difficile.» Ces négociations doivent reprendre la semaine prochaine avec une rencontre entre le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, et la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, qui représente le groupe 5+1, et se poursuivre en marge de l'Assemblée générale de l'ONU à New York durant le mois de septembre.