Les discussions entre l'Iran et les grandes puissances sur le programme nucléaire de Téhéran ont enregistré des progrès mais il reste des points de désaccord, ont affirmé les négociateurs iraniens hier, au troisième jour de négociations à Genève. «Nous devons encore travailler sur des points de désaccord», a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères et responsable des négociations nucléaires Mohammad Javad Zarif, cité par les médias iraniens, après un entretien d'une heure avec son homologue européenne Catherine Ashton. «Les points de vue se sont rapprochés lors de cette réunion positive même si elle était courte», a précisé Majid Takht-Ravanchi, l'un des membres de l'équipe de négociateurs, tandis que le numéro deux de la délégation, Abbas Araghchi, faisait état de progrès minimes malgré la volonté sérieuse des deux parties. «Le programme d'enrichissement d'uranium de l'Iran sera maintenu comme une partie importante de toute négociation et de toute solution», a souligné M. Zarif, semblant suggérer que le blocage persiste sur cette question avec le groupe des 5+1 (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne). Après d'intenses pourparlers jeudi, le ministre iranien a indiqué que les délégations des grandes puissances avaient rendu compte des entretiens à leur gouvernement. «Dans certains cas, ces coordinations ont apporté des résultats», a-t-il dit. Des mots ont été ajoutés (au projet d'accord) qui pourraient nous rapprocher d'une solution. Dans d'autres cas, nous devons encore travailler les points de désaccord». En milieu de journée, il a précisé à l'agence Isna que les deux parties étaient entrées dans la phase de rédaction de ces points. Il en a compté trois ou quatre (...) dont un ou deux sont plus importants, sans détailler quelles étaient ces divergences. Selon l'agence officielle Irna, le droit à enrichir l'uranium et le sort du réacteur à eau lourde d'Arak, actuellement en construction, en font partie. Mais, a-t-il répété, l'enrichissement en Iran n'est pas négociable et nous allons le poursuivre sur le sol iranien ; nous demandons à l'autre partie de le respecter. Il a toutefois salué un niveau de progrès considérable depuis la reprise des discussions avec les grandes puissances mi-octobre, dans la mesure où c'est la troisième fois qu'on discute à propos d'une question qui est un sujet de désaccord et de tension depuis 10 ans. De son côté, Majid Takht-Ravanchi a estimé possible que les discussions se poursuivent aujourd'hui mais qu'il était trop tôt pour dire si les ministres des Affaires étrangères du 5+1 se rendraient à Genève pour signer un accord.