Après avoir honoré les icônes de la chanson et de la poésie Amazighe à l'instar de Taos Amrouche, Chérifa, Youcef Abdjaoui, Mohamed Iguerbouchen, Si Muhund U M'hend, Aït Menguellat et Mohand Saïd Amlikech, l'Association Etoile Culturelle d'Akbou rendra hommage à une poétesse illustre d'expression amazighe « Nna Rahma Ath Aissa ». Ceci aura lieu tout au long de la rencontre poétique qui s'étalera du 24 au 27 décembre à la maison des jeunes Abderrahmane Farès d'Akbou. Des conférences débats, des témoignages, des récitals poétiques, des expositions, des déclamations des poèmes de la poétesse honorée, des présentations auront lieu lors de ces journées auxquelles ont été conviés 60 participants venant d'une dizaine de wilayas. De son vrai nom Rahma Nath Abdessalem (Igueziri), Na Rahma serait née vers 1836 et mariée à l'âge de 12 ans à Azrou Amara à Tighilt Makhlouf, village montagneux de la commune d'Ighram (Akbou). C'est une femme qui se distingue de ses contemporains par sa générosité, sa sensibilité aiguisée et sa sagesse. Ses productions ont trait en substance aux comportements des gens de son entourage au point que les hommes craignaient de s'attirer ses foudres. Outre ses dons poétiques, elle était la sage femme et la guérisseuse traditionnelle du village. Cette femme courage, malgré son âge avancé, avait pris en charge sa famille, son bétail évalué à 150 têtes et entretenu les 6 jardins qui lui appartenaient. On dit d'elle d'ailleurs qu'à l'âge de 105 ans, elle continuait à s'adonner aux travaux domestiques. Elle est la grand-mère de sept Chouhada de la guerre de libération nationale et a élevé 20 orphelins. Elle mourut en 1951 à l'âge de 115 ans.