Un nouveau site archéologique vient d'être découvert par des citoyens dans la commune d'Aghbalou, à 60 km au nord-est de Bouira, au lieudit Agulmim, qui signifie en kabyle « plage » ou « rive ». Il s'agit d'un cimetière situé dans la propriété de Belmiloud Mohamed Chérif, un descendant de la famille de Fatma n'Soumer, précise-t-on. Ainsi, lors d'un terrassement effectué pour la construction d'une habitation, ce citoyen a eu la surprise de découvrir un tas d'ossements humains. Plus d'une trentaine, à une profondeur de 3 m et même des traces de cercueils. « J'ai découvert de nombreux squelettes. Parmi eux, une femme tenant un enfant dans ses bras. Une fois j'ai mesuré l'un de ces squelettes, il faisait plus de 2,55 m. Je crois que c'étaient des géants, surtout avec ces grandes dimensions. » Interrogé sur les positions et l'emplacement de ces squelettes, notre interlocuteur nous dit : « Ils étaient différents, chaque squelette avec une position, accroupis, allongés, en position fœtale… avec des dents intactes. » Ce qui écarte toute relation avec l'époque islamique. Les ossements en question ont été amassés dans des sacs et enfouis de nouveau. Nous apprenons de la même source qu'une tablette écrite a même été découverte sur les lieux et a fait l'objet d'un vol il y a longtemps. Les habitants de la région parlent de l'existence d'une source d'eau appelée le Puits romain. Une voie s'ouvre pour la détermination de l'âge de ces ossements. Mais les hypothèses restent ouvertes sur leur époque. Certains spécialistes rencontrés les situent entre le début de l'histoire (environ 1000 ans av. J.-C.) jusqu'à l'époque de la protohistoire (30 000 ans av. J.-C.) ou tout simplement l'époque romaine. Non loin de ce site, à 50 m à l'est, un autre gisement a été trouvé sur la propriété de M. Nezla. Il ne s'agit pas d'ossements, mais d'objets. Des dolmens, des tablettes écrites, des débris d'ustensiles ménagers en argile. Ce site a été découvert au début des années 1990. Malheureusement, personne ne s'est soucié de cette découverte, pas même les spécialistes, sachant que les médias lourds étaient sur place lors de l'événement, il y a presque vingt ans. Après cette date, silence radio. Il ne reste sur ce site que quelques pierres taillées de forme rectangulaire, pesant des centaines de kilos, apparentes, à ciel ouvert. L'une de ces pierres, selon le propriétaire, portait une sculpture obscène ; par ignorance, elle a été détruite. Une autre, portant un écrit, est enfouie sous terre. Ces découvertes attendent une prise en charge spécialisée, sinon, elles risquent de disparaître, car pour le moment, seuls les propriétaires des terrains s'en occupent.