L'Entreprise de plâtre et dérivés (EPD) de Ouled Djellel, employant plus d'une centaine de salariés, et cédée il y a quelques années à Saint Gobain pour la modique somme de quelque 9 millions de dollars, est aujourd'hui montrée du doigt par ceux qui, à Ouled Djellel, seconde daïra en importance après le chef-lieu de la wilaya de Biskra, veulent préserver leur environnement de la pollution. En effet, les fines particules de gypse et de plâtre, accumulées aux abords de l'usine et du site d'extraction de la matière première, forment une énorme tache blanche visible de très loin, tranchant avec la couleur fauve du désert alentour. « Dès que la moindre brise se lève, la poussière se transforme en nuage blanc répandant jusqu'au centre-ville et dans la palmeraie ses particules nocives », ajoutent les riverains de l'usine. Loin d'être les ennemis du développement et de la création de nouveaux emplois dans la région, les amis de la nature à Ouled Djellel sont d'autant plus inquiets que la firme française projette, selon nos interlocuteurs, de construire d'autres usines plus grandes que l'ancienne plâtrière, notamment dans la zone de Faïdh Ech Cheikh et du côté de la route menant à Hassi Essida, l'objectif étant d'atteindre une production de 120 000 t de plâtre et autres dérivés d'ici la fin 2010. « C'est toute la région de Ouled Djellel et, particulièrement son agriculture qui est menacée par la pollution », expliquent les responsables des associations de défense de l'environnement. C'est la raison pour laquelle ils recommandent l'installation immédiate d'un grand système de filtre qui coiffera la cheminée de la plâtrière, l'empêchant ainsi de polluer l'environnement.