Les épreuves du baccalauréat se dérouleront du 7 au 11 juin, tandis que l'examen de fin du cycle primaire est prévu pour le 2 juin. L'examen du brevet d'enseignement moyen aura lieu du 14 au 16 juin. Il n'y a aucune mesure de rattrapage des cours perdus, soit pour cause de grève des enseignants, soit pour intempéries. La crédibilité de l'année scolaire est entachée puisque le programme est, encore une fois, amputé car les cours n'ont pas été réellement récupérés. Le Conseil national du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste), qui a observé une grève d'un mois et trois jours, ne se fait pas d'illusion. «Il n'y a aucun moyen de rattraper ces heures perdues», explique Messaoud Boudiba, secrétaire national chargé de la communication au Cnapeste. S'agissant du plan de rattrapage annoncé par la tutelle sans aucune concertation avec le syndicat initiateur de la grève, c'«est l'erreur qui fait échouer toute initiative entreprise au niveau des établissements». Selon le même syndicaliste, «la note ministérielle proposait aux élèves des cours et des séances de rattrapage durant les vacances scolaires uniquement s'ils le souhaitaient. La majorité des élèves ont boycotté ces séances, malgré la bonne volonté des enseignants. Le Cnapeste avait appelé pourtant ses adhérents, à travers un communiqué, à adhérer à ce plan». M. Boudiba regrette que l'initiative de la tutelle n'ait pas un caractère officiel. «Nous aurions souhaité que la tutelle associe les représentants des enseignants pour dégager ce plan de rattrapage», ajoute le porte-parole du syndicat. Le retard cumulé en raison des intempéries, qui ont frappé plusieurs wilayas de la Kabylie et des Hauts-Plateaux, «est irrécupérable», selon les enseignants. De même que pour le long arrêt de travail enregistré au niveau des établissements d'In Salah en raison du mouvement de protestation contre l'exploitation du gaz de schiste. Des cours sont définitivement perdus, à cause du retard pris dans l'ouverture des établissements scolaires et l'installation des enseignants. Pour le Conseil des lycées d'Algérie (CLA), «c'est utopique de parler de rattrapage». Pour Idir Achour, «la tutelle devrait mettre des mécanismes pour éviter que l'année scolaire soit réduite au calcul des heures de présence ou d'absence physique. Et commencer à parler d'année pédagogique». Selon ce syndicat, le retard varie d'un établissement à un autre. «On évalue le retard en termes de programme variant d'une semaine à deux mois», révèle M. Achour. L'organisation nationale des parents d'élèves relativise les dégâts. «Certes, la communauté scolaire est face à un retard important dans le programme. Il ne faut pas ignorer que les établissements ont fourni des efforts, selon les moyens et l'importance des heures perdues.» «L'évaluation du programme et des retards enregistrés se fait régulièrement. Nous sommes rassurés que les compostions et les examens ne toucheront que les cours réellement dispensés», soutient M. Benzina, président de cette association. Il se dit «soulagé du fait qu'il n'y ait plus de réclamation de seuil des cours communément appelé ‘Ataba'. Nous appelons actuellement la tutelle à chercher les mécanismes pour que ces aléas ne soient pas enregistrés à l'avenir».