Les syndicats menacent de reprendre la grève si les intimidations de Benbouzid persistent. Les enseignants affiliés au Syndicat national autonome des enseignants de technique et de secondaire (Cnapest) ne sont pas près de rattraper les cours perdus lors de la grève qu'ils ont observée pendant 15 jours. «Les enseignants refusent de rattraper les cours perdus en raison de la grève», a affirmé hier à L'Expression Messaoud Boudiba, porte-parole du Cnapest, qui précise: «Les enseignants de la wilaya de Bouira ont carrément dit non au rattrapage des cours, et ce, suite à une session du conseil de wilaya.» Rapportant les suggestions des enseignants, M.Boudiba a ajouté: «Si le ministère de l'Education nationale ne nous convie pas à un dialogue serein, les enseignants sont déterminés à ne pas rattraper les cours perdus.» Même son de cloche chez le Conseil des lycées d'Algérie. «Le CLA ne va pas récupérer les cours perdus», a affirmé hier, Idir Achour, porte-parole du syndicat, qui met en garde le département de Benbouzid quant à la gestion du secteur par des décisions administratives. Ce refus de rattraper les cours risque de se répercuter négativement sur le programme scolaire et causera également d'énormes «dégâts» pour les classes de terminale et de 4e année moyenne, sachant que les examens de fin d'année se dérouleront dans moins de trois mois. Ainsi, les déclarations des syndicats remettent en cause les assurances du ministre de l'Education nationale, qui affirmait que les cours de rattrapage se feront en fonction des retards cumulés dans chaque établissement. Certes, des correspondances ont été adressées aux directeurs régionaux afin de trouver un consensus avec les enseignants pour une issue définitive à la question de rattrapage des cours. Mais la réalité du terrain est tout autre, notamment après les protestations des lycéens. L'approche des examens ne fait qu'exacerber la tension des lycéens. Il convient également de préciser que le département de Benbouzid n'arrive toujours pas à fixer la date de l'examen du Bac. Sur un autre plan, le porte-parole du Cnapest a fait savoir qu'il y a «des enseignants qui ont fait l'objet de licenciement, des directeurs régionaux de l'éducation interdisent aux adhérents du Cnapest de tenir leurs assemblées générales et des ponctions sur salaires sont également enregistrées...» Cela étant, M.Boudiba a appelé le ministère de l'Education nationale à mettre fin à ce genre de pratiques, qui ne fait qu'enfoncer le clou. Il a révélé que les enseignants pourront reprendre la grève si les menaces du département de Benbouzid persistent.