La Grande Mosquée de Paris va entreprendre, dans un premier temps, des travaux de réhabilitation de ses bâtiments intérieurs et extérieurs et, dans un second temps, d'extension pour un coût global d'une dizaine de millions d'euros. Les travaux, dits d'urgence, qui ont été inaugurés le 28 février concernent la restauration et le ravalement des murs d'enceinte, la restauration du grand patio, la restauration du jardin d'entrée, des travaux d'étancheité. Devant s'achever en octobre 2005 ces travaux sont évalués à 3 600 000 euros. L'Algérie, le Qatar et la France contribuent au financement de la première tranche des travaux. La Mosquée de Paris a été classée en 1983 monument historique, ce qui donne la lattitude à l'Etat français de participer au financement de travaux de réfection du plus important et plus prestigieux lieu de culte musulman de France. « Dans un souci absolu de transparence, la gestion du financement de ces travaux se fera sous l'égide et la responsabilité de la société ICADEG3A, filiale de la Caisse des dépôts et consignation, qui établira un rapport en fin d'opération à l'attention de tous les contributeurs », a annoncé Dalil Boubekeur, L'Algérie finance par ailleurs depuis plus de vingt ans, 40% du budget de fonctionnement de cette institution religieuse. Dans une seconde étape, il est prévu une extension de l'institution. L'Institut musulman tel qu'il a été conçu au cours des années 1920 ne répond plus aux besoins qui s'imposent aujourd'hui au regard de son développement. Pour lui permettre d'accomplir correctement ses fonctions cultuelle, sociale, caritative, l'établissement sera doté d'amphithéâtres, de salles de cours, d'une salle d'exposition, d'un musée et d'un réfectoire. Le coût de ces travaux d'extension a été estimé il y a quelques années à plus de 6 millions d'euros. Créée en 1922, en reconnaissance aux musulmans ayant pris part, aux côtés de la France, à la Première Guerre mondiale, la Mosquée de Paris, dont le terrain a été donné par la mairie de Paris, a toujours été dirigée par des Algériens : Kadour Benghebrit, de 1922 à 1954 ; Sid-Ahmed Benghebrit (neveu du précédent), de 1954 à 1956 ; Hamza Boubekeur, de 1957 à 1982 ; Cheikh Abbas Bencheikh El Hocine, de 1982 à 1989 (père du mufti de Marseille,Soheib Bencheikh et de Ghaleb Bencheikh) ; docteur Tedjini Haddam, de 1989 à 1992, et l'actuel recteur, le docteur Dalil Boubekeur (fils de Hamza Boubekeur), depuis 1992.