Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a achevé, hier, sa visite de travail et d'inspection de trois jours dans la wilaya d'Oran. Une visite marquée par l'inauguration de plusieurs structures à carractère socioéconomique, mais également par les nombreuses orientations données aux responsables locaux en termes de respect des délais et des normes de réalisation des différents projets. Hier encore, le chef de l'Etat a inauguré plusieurs réalisations et chantiers. Inspectant le chantier où s'effectuent les travaux d'aménagement urbain ciblant l'axe routier reliant l'aéroport d'Es-senia à la ville d'Oran, le chef de l'Etat s'est indigné de la méthode suivie pour l'attribution des terrains devant accueillir ces projets, estimant qu'elle est spéculative. Le président Bouteflika a rejeté le mode d'attribution par voie d'adjudication des terrains et autres espaces qui verront le jour à l'occasion de ce projet, qualifiant cette méthode d'action spéculative. Il précise à propos de ces assiettes, que même si elles sont situées dans les limites de la Sebkha d'Oran, elles restent tout de même patrimoine de l'Etat, "même la commune est la propriété de l'Etat", a-t-il ajouté. Le président de la République a recommandé dans ce cadre, l'attribution des terrains par voie de concession. Il faut dire que les travaux, dont le coût est estimé à plus de 1 milliard de dinars, portent notamment sur la réalisation de boutiques de luxe, de grandes surfaces commerciales et de show-rooms. A l'occasion de la présentation du projet, répondant à une question du président de la République relative au nombre d'emplois qui seront créés par ce projet, le directeur de l'Agence foncière d'Oran a précisé que ces aménagements qui ont permis la création de 1 580 postes d'emploi fourniront, une fois livrés, 2 072 postes permanents. Dans la matinée, le président de la République a procédé à la pose de la première pierre du projet de réalisation de la 2e tranche de la mosquée Ibn Badis. D'un coût global estimé à 4,22 milliards de dinars, mobilisés par le budget de l'Etat, celui de la wilaya et des dons de citoyens, la réalisation de cette infrastructure lancée en 1994 par l'association religieuse Ibn Badis, est confiée à l'entreprise chinoise C.S.C.E.C. La réception de cet important lieu de culte est prévue au mois de décembre 2008, note-t-on. Accélérer les délais de livraison Sur les lieux, le chef de l'Etat, insistant sur l'accélération de la livraison de ce lieu de culte, a affirmé : "nous accusons du retard". Réagissant aux remarques du ministre des Affaires religieuses et des wakfs, M. Boubadallah Ghoulamallah, qui avait évoqué l'absence d'allocations budgétaires, le président de la République a souligné qu'il fallait inscrire ce projet dans le programme spécial. Des explications sur l'avancement des travaux ont été présentées au président Bouteflika, notamment ceux visant la réalisation du minaret, haut de 16 étages, et qui pourra abriter certains bureaux, à l'instar de la grande mosquée de la capitale, comme l'a proposé le ministre en charge du secteur. Le président de la République a indiqué, dans ce contexte, que les aménagements intérieurs de ce lieu de culte seront étudiés plus tard. Abordant le décor intérieur de la future mosquée, "qui doit être inspiré du patrimoine arabo-musulman", le chef de l'Etat recommandent aux responsables du projet de prendre attache avec la wali de Mostaganem pour faire appel à des sculpteurs de la ville de Nedroma, qui ont réalisé un travail remarquable au niveau de certaines infrastructures de la capitale du Dahra. Avant de quitter le site, le président de la République a reçu un exemplaire du Saint Coran que lui ont remis des imams de la wilaya. Le président Bouteflika a, par la suite, procédé à la pose de la première pierre du projet de réalisation d'une trémie au niveau du rond point de la cité Djamel Eddine. Cette importante infrastructure, d'un coût de 500 millions de dinars, initiée par la Direction du logement et des équipements publics de la wilaya permettra de sécuriser un axe important de la circulation automobile, tant en milieu urbain que périphérique. S'interrogeant sur le nom du site qui abrite cette trémie, le président de la République a décidé de baptiser cette infrastructure du nom du défunt moudjahid, "Nemmiche Djelloul, dit Bakhti". L'image des campus universitaire doit changer A l'université d' Es-senia, le président de la République a inauguré la nouvelle aile de l'institut de génie-civil maritime de l'université d'Oran (IGCMO), laquelle dispose de 1000 places pédagogiques. Cette nouvelle structure dispose de plusieurs amphithéâtres, lesquels ont été réalisées en 16 mois pour un coût global estimé à 270 millions de dinars. Su les lieux, le chef de l'Etat a tenu à indiquer aux responsables locaux qu'"il faut réhabiliter le campus et s'inspirer de ce qui se fait ailleurs dans le monde dans la recherche de l'esthétique", a déclaré le président Bouteflika lors de l'inauguration des 1000 places pédagogiques. "En dépit des investissements colossaux et de la portée nationale de ces infrastructures, les édifices universitaires sont d'une esthétique contestable", a souligné le chef de l'Etat. "Même le profane en architecture que je suis, est frappé par la monotonie que dégagent les édifices universitaires, dont les concepteurs ne font preuve d'aucune innovation devant leur conférer la dimension d'esthétique qu'ils méritent", a-t-il encore ajouté. En outre, le président de la République a eu à procéder à la pose de la première pierre pour la réalisation d'un bassin de carène et de manœuvrabilité. La matérialisation de cet outil pédagogique, dont la réception est prévue à partir de la prochaine rentrée universitaire, a nécessité une enveloppe financière évaluée à 350 millions de dinars. Par la suite, le chef de l'Etat a inauguré l'entreprise "Inotis" spécialisée dans la fabrication de produits "non tissés" par hydroalliage à usage médical et pour les environnements propres (blouses et compresses). Fruit d'un investissement privé évalué à 20 millions d'euros, cette unité économique implantée dans la zone industrielle d'Es-senia génère un chiffre d'affaires annuel de 30 millions d'Euros. Disposant d'une capacité de production de 7 000 tonnes/an, soit 130 millions de mètres carrés, cette entreprise destine ses produits à l'exportation, notamment vers l'Europe, les Etats-Unis et la Chine. La délégation présidentielle s'est ensuite dirigée vers la commune de Sidi Chahmi, où le chef de l'Etat a inauguré le projet de réalisation de la "tranche d'urgence" de l'assainissement urbain d'Oran. Cette infrastructure lancée par la Direction de l'hydraulique de la wilaya pour un coût estimé à plus 4,16 milliards de dinars, traitera le rejet des eaux usées des communes du groupement d'Oran qui compte les communes de Bir El Djir, Essenia, Sidi Chahmi, El Kerma et Oran. Confié aux entreprises "C.I.A.M.P.C" (Chine) et "Safege" (France), le projet lancé en 2003, permettra la collecte des eaux usées et leur transfert vers la station d'épuration, la protection de l'environnement et du milieu marin, le recyclage des rejets et leur affectation à des fins agricoles et l'amélioration du cadre de vie du citoyen, note-t-on. Par ailleurs, le président de la République, a inauguré de l'échangeur reliant la localité d'El Hamoul à El Kerma, au sud-ouest de la wilaya d'Oran. Cet ouvrage dont les travaux ont été lancés en 2004, a nécessité une enveloppe financière estimée à 42 millions de dinars. Son exploitation permettra de mieux fluidifier la circulation automobile dans cette partie de la wilaya d'Oran, notamment au niveau de la RN 4, un axe routier très fréquenté par les automobilistes de la région. Par la suite, le président Bouteflika a procédé à la pose de la première pierre d'un projet de réalisation d'une station d'épuration des eaux usées, implantée dans la localité d'El-kerma. La réalisation de cet équipement destiné à collecter les eaux usées rejetées par le groupement urbain d'Oran, est confiée à deux entreprises étrangères pour un coût global évalué a 5,66 milliards de dinars. Son exploitation, prévue à partir de septembre 2008, permettra d'assurer une meilleure protection de l'environnement par l'exploitation rationnelle des eaux usées, indiquent les responsables du secteur. Deux périmètres agricoles seront irrigués par les eaux traitées par cette station, a-t-on également souligné. Avant de quitter la localité d'El Kerma, le chef de l'Etat a visité le projet de réalisation d'un marché de gros de fruits et légumes. Les travaux de réalisation de ce futur espace, lancé en 2006, ont nécessité plus d'un milliard de dinars, indique-t-on. La réception de ce marché de gros qui comprendra quelque 400 stands, trois chambres frigorifiques et un parc de stationnement d'une capacité de 400 véhicules, est prévue au mois de janvier prochain, signale-t-on.