C'est avec un programme préétabli que l'Algérie entamera la consommation de ce prêt. Le 31 mars dernier, l'Algérie a décaissé 32 millions d'euros sur les 165 millions accordés par la Banque européenne d'investissement (BEI), à la Banque algérienne de développement (BAD) pour la modernisation du secteur des travaux publics. Les conventions de financements de ce prêt ont été signées le 24 juillet 2002, alors que la mise en vigueur n'a eu lieu qu'en mars 2003. Raison pour laquelle la première tranche d'argent n'a été décaissée que huit mois après les signatures. C'est avec un programme préétabli que l'Algérie entamera la consommation de ce prêt réparti comme suit. 45 millions d'euros pour la reconstruction d'une série d'infrastructure endommagées lors des intempéries de novembre 2001, 50 millions d'euros réservés au réseau routier du grand Alger et, enfin, 70 millions d'euros, concernant l'autoroute Est-Ouest, déjà entamée, par ailleurs, suite à un financement antérieur de la BEI d'un total de 246 millions d'euros. Selon le directeur de la planification et des structures, seulement 22 millions sur les 45 ont été consommés et ce «pour un programme d'urgence établi dans le but de réhabiliter 5 km de la route urbaine de la voie de Frais-Vallon (Bab El Oued -Chevalley), en plus de la construction d'un canal d'assainissement des eaux pluviales desservant l'ouest de la ville d'Alger». Alors que 10 millions d'euros sur les 50 millions ont été débloqués pour un projet qui a pour principaux objectifs: l'aménagement du carrefour d'Addis-Abeba, tout comme celui de Chevalley, ainsi que la réalisation des huit trémies: Hydra, Dar El Beida, Ruisseau , Clairval, Ben Aknoun, Bir Mourad Rais, Mauritania, et Châteauneuf. Pourquoi ce prêt, s'il a été déjà constaté que ces travaux sont entamés? Il faut savoir que pour « une grande réalisation» l'Etat assume financièrement la partie la plus importante du budget du projet dont la somme est constituée en dinars. C'est d'ailleurs ce qui a permis d'attaquer les travaux. La partie en devises, quant à elle, est prise en charge par les bailleurs de fonds. A ce sujet, la directrice de financement extérieur, au sein du ministère des Travaux publics, nous explique que «ces 165 millions d'euros, qui ne constituent qu'un apport, sont loin de représenter la somme globale indispensable à la réalisation de ces grands projets». Sur le choix de son bailleur de fonds, le directeur de la planification et des structures, du même ministère, Abd Slam Skandar nous dira que «faire appel à des institutions telles que la BEI est dû principalement au taux d'intérêt minimum qu'elle nous accorde et ce, en un maximum de temps, ce qui nous laisse à notre aise pour les remboursements» Indiquons enfin, que la BEI est un bailleur de fonds classique; comme la Banque mondiale, Banque africaine de développement(BAD), la Banque islamique de développement (BID) à qui l'Algérie s'adresse, régulièrement, lorsqu'elle sollicite les institutions internationales pour la réalisation des grands projets.