A l'initiative de l'association Thanaïmt 57, des fils de chouhada de la daïra de Bouzeguène, une conférence-débat a été animée, samedi dernier, au centre culturel Ferrat Ramdane, par des moudjahidine et des historiens sur le sujet de l'opération « Oiseau bleu ». Cet épisode de la guerre d'indépendance racontée par de nombreux journalistes et écrivains, dont Yves Courrière, est connue pour être l'une des opérations qui ont ébranlé les services secrets français par son échec cuisant et son retournement au profit de l'ALN qu'elle approvisionna en armes, en hommes et en fonds. Durant cette période, Achiche et Zaïdat se sont rencontrés plusieurs fois à Alger pour coordonner leur opération. Les conférenciers ont tenté d'apporter des éclaircissements contradictoires aux versions françaises colportées dans de nombreux écrits. Lors de cette conférence, les animateurs ont mis en exergue le rôle déterminant joué dans cette opération par des militants algériens et leur double jeu avec Ousmer, un homme de la DST, au profit du FLN. Durant la présentation de leurs exposés, les conférenciers ont tous montré le rôle joué par les maquisards algériens. Djilali Leghima, membre de la Fédération de France du FLN, Ahcène Kacher, moudjahid et historien, Zinedine Kacimi chercheur en Histoire, sans oublier la présence du neveu d'Abane Ramdane et du président de la fédération des enfants de chouhada de la wilaya de Tizi Ouzou, tous ont souligné le patriotisme des hommes qui ont mené l'opération. M. Kacim Zinedine déplore « l'absence de documents relatant exactement cette affaire. Il est difficile de faire un débat critique et citoyen afin d'arriver à une conclusion juste et crédible », a-t-il dit en substance. Lors de cette opération, Achiche Tahar, Ahmed Zaïdat et Yazourène en complicité avec Ousmer de la DST, ont conduit cette affaire en accord avec le commandement de la wilaya III, en l'occurrence Krim Belkacem et Saïd Mohamedi. De prétendus accrochages avec d'autres troupes de l'ALN ont été imaginés pour ne pas éveiller les soupçons des services secrets français. A la découverte de ce double jeu, Bigeard donna l'ordre d'arrêter tous les hommes qui étaient à la tête de l'organisation. Deux hommes parmi les animateurs de l'opération Oiseau bleu connaîtront une même fin tragique.