De nombreux programmes de logements socio-participatifs inscrits au profit de la wilaya de Boumerdès ne sont pas encore réalisés. Les autorités locales semblent abandonner ce type de logements qui est destiné à la couche moyenne. Certains chantiers sont à la traîne depuis plus de dix ans. L'exemple du projet des 44 logements socio-participatifs des Issers en est un exemple type. Lancés par l'EPLF en 2007, les travaux ont connu des blocages à maintes reprises. «Le chantier est devenu un lieu de débauche», indique un souscripteur qui dénonce la révision des prix à la hausse. Même cas à Naciria, où le projet de 70 LSP, entamé en 2002, est à ce jour inachevé. Les citoyens qui ont formulé une demande pour en bénéficier ne savent plus à quel saint se vouer et dénoncent la défaillance de la société désignée par l'Entreprise nationale de promotion immobilière (ENPI) pour reprendre le chantier. «Cela fait des années que je ne n'ai pas entendu parler d'une opération d'attribution de logements sociaux participatifs dans notre wilaya. Nos responsables ne répondent qu'à ceux qui ferment les rues. Et ceux-ci sont généralement issus des couches défavorisées qui souffrent de la crise de logement, pas comme nous qui souffrons dans l'anonymat», s'indigne un souscripteur, employé d'Algérie-Poste. Créée après la restructuration du groupe EPLF, l'ENPI éprouve d'énormes difficultés à financier ses projets. Une situation qui a poussé les pouvoirs publics à confier les programmes du même type aux promoteurs privés. Cependant, même ces derniers n'ont pas été à la hauteur de leur mission. La plupart n'avaient pas respecté l'ordre de mérite dans le choix des bénéficiaires. Une situation qui a poussé les autorités locales à confier les projets en 2010 à l'OPGI. Le directeur de cet office, M. Moulhi, fait état de 661 LSP en cours de construction à travers les communes de Naciria, Bordj-Menaïel, Dellys, Khemis El Khechna, Beni Amrane, Boudouaou, Boumerdès, Ouled Moussa, etc. Selon lui, hormis le projet de 150 logements projetés à Dellys, bloqué en raison de l'opposition d'un propriétaire terrien, tous les autres programmes ont été entamés. M.Moulhi fait également état de 1680 logements promotionnels aidés (LPA) en cours de réalisation à travers les localités de la région, mais la plupart des chantiers n'ont pas encore dépassé les 50% d'avancement. «Les citoyens qui ont opté pour le LSP ou le PLA travaillent dur, mais ils n'ont rien gagné dans ce pays pris en otage par un groupe de personnes qui utilisent la rente pour acheter la paix sociale dans l'espoir de se maintenir au pouvoir», résume avec colère un postulant au programme des 100 LPA devant être réalisés au centre-ville de Naciria.