Les souscripteurs aux programmes de Logements socio-participatifs (LSP) et promotionnels aidés (LPA) inscrits dans la wilaya de Boumerdès sont dans le désarroi. Outre les retards enregistrés dans la réalisation des projets inscrits depuis 2010, nombreux sont ceux qui dénoncent leur exclusion des listes de bénéficiaires. C'est le cas d'une vingtaine de pères de famille habitant à Corso, venus hier protester devant le siège de la wilaya contre «le favoritisme dont fait preuve l'administration» lors de l'établissement de la liste des attributaires des 100 logements LSP. «C'est de la hogra. 90% des bénéficiaires sont étrangers à notre commune», dénonce Chafaâ Hocine, (39 ans), employé à la SNTF. Ce père de deux enfants dit avoir déposé sa demande en 2012, ajoutant avoir été contraint de louer chez un voisin à raison de 20 000 DA/mois. Mais le projet vient à peine de démarrer, et ce, après 7 ans de blocage dus à des études bâclées et les retards enregistrés pour la régularisation de situation du terrain. Comme Hocine, des milliers de citoyens à revenus moyens attendent impatiemment la tenue des engagements des pouvoirs publics de leurs octroyer un appartement décent. Dans la wilaya de Boumerdès, 80% des projets de logements LSP/LPA n'ont pas encore vu le jour. La région a bénéficié de 4850 unités LPA, mais seuls 100 appartements ont été livrés, aulieudit Berrahmoun, pour des pistonnés de l'administration et les fils de notables de la région. La plupart des autres projets avancent très lentement en raison notamment du mode de financement, jugé très complexe, de cette formule de logement. Idem pour certains projets LSP prévus dans les communes de Naciria, Thénia, Bordj Menaïel qui, eux aussi, ne sont pas épargnés par les blocages. Mais au lieu de lever les entraves bureaucratiques et d'alléger les procédures d'accès aux terrains, l'administration sévit contre les entrepreneurs en résiliant les contrats à plus d'une quinzaine en septembre dernier. Certes, ces derniers auraient failli à leurs engagements, mais l'administration met parfois plus de deux ans pour octroyer aux entreprises engagées les permis de construire et les actes de terrain pour leur permettre d'entamer leurs projets.