A peine sept dossiers ont bénéficié de crédits bancaires pour la création d'entreprises dans le cadre du dispositif de soutien à la création d'activités par les chômeurs promoteurs âgés de 35 à 50 ans. Ce résultat enregistré, après des efforts soutenus par les responsables de la direction régionale de la Caisse nationale du chômage (CNAC) Annaba, est très en deçà des attentes des initiateurs de ce dispositif. Pourtant l'on avait la certitude que les 75 candidats promoteurs, déclarés éligibles au crédit bancaire, allaient créer leur propre entreprise. Certitude d'autant légitime que ces crédits ne représentaient aucun risque. Et même si c'était le cas, les banques étaient assurées de récupérer leur argent via le Fonds de caution mutuelle de garantie. Après avoir donné l'impression de jouer le jeu en agréant les 7 dossiers (2 à la BDL, 4 à la BNA et 1 au CPA), les banques des 6 régions de Annaba, Skikda, Tébessa, Souk Ahras, Guelma et El Tarf, se rebiffent. Pourtant, le 30 mars 2004, toutes les institutions impliquées par l'Etat dans ce dispositif dont les banques avaient apposé leur signature et cachet sur la convention cadre élaborée à cet effet. Le plan d'actions mis en œuvre aurait pu servir de pierre angulaire à l'ensemble des politiques locales en faveur de l'emploi. Il comporte plusieurs objectifs, dont favoriser le retour à l'emploi des travailleurs et cadres, le retour à l'emploi des chômeurs de longue durée, l'émergence de nouveaux gisements d'emploi, mettre en place une banque de données destinée aux initiatives locales pour l'emploi. Selon Rabah Tadjine, directeur régional par intérim de la CNAC Annaba, ce plan se veut être un programme d'orientation générale, traçant des pistes d'action en faveur du développement de l'emploi. « Ce dispositif est conçu sous la forme d'un appel à projets, dans lequel tout promoteur, pour peu qu'il serve l'un des objectifs assignés, pourra s'inscrire. Il comporte aussi certaines notions inhérentes aux initiatives locales. Une de ces notions porte sur le montage et le partenariat financier », souligne M. Tadjine directeur régional CNAC Annaba. Les actions, engagées à l'origine du dépôt de 739 promoteurs de projet, sont véritablement novatrices. Basées sur un montage financier, elles devaient assurer la meilleure combinaison possible entre l'apport personnel du promoteur, les crédits bancaires et l'aide de l'Etat. C'est là qu'intervient l'apport de la CNAC considéré, à juste titre, comme un élément dynamique favorisant l'éclosion d'une initiative apte à se pérenniser grâce à une prise en charge par d'autres partenaires. Tout ce dispositif risque d'être cloué au pilori par des banques dont les gestionnaires semblent avoir pour seule compétence la prise en charge et les facilitations à accorder aux gros barons de l'importation. « Conformément aux dispositions de la convention, les banques qui financent ne courent aucun risque au regard de l'implication du Fonds de caution mutuelle de garantie. Or, la majorité d'entre elles rejette les dossiers de financement », a affirmé M. Tadjine. Pour de nombreux cadres de la CNAC, l'impact de ce dispositif, directement quantifiable ou analysé en termes de retombées indirectes sur l'emploi, est à apprécier dans la durée. La cohérence des actions qu'elle a entreprises avec les orientations nationales sur la question de la création de l'emploi et des richesses repose sur les crédits bancaires. C'est à ce dernier niveau que, dans toutes les régions de la compétence territoriale de la CNAC Annaba, se situent les blocages.