Un relookage qui avait consisté à élargir les chaussées principales pour la fluidité de la circulation automobile avec la création de rond-points, l'installation d'un jet d'eau à la sortie sud avec un jeu de lumière, des murs de soutènement en pierres taillées pour stopper les coulées de boue à partir des hauteurs de la cité. Aussi, les trottoirs et les pavés ont été refaits dans une grande partie de la ville, et des espaces verts fleuris sont venus agrémenter le cadre de la cité un peu partout. Trois horloges ont également été placées au niveau des principaux boulevards et plusieurs portes fantastiques ont été érigées en pierres taillées pour orner les entrées des édifices officiels et quelques quartiers. La propreté était de rigueur. Ces opérations d'aménagement qui ont métamorphosé le visage hideux d'autrefois de l'ancienne ville ont été appréciées énormément et soutenues par la majeure partie des habitants, mais elles ont aussi été critiquées par d'autres pour le coût financier excessif, disait-on engagé dans ces travaux parfois de mauvaise qualité. De nos jours, ce débat stérile continue d'animer des discussions de rues entre citoyens dont les avis sont souvent partagés. Néanmoins, ils sont unanimes, regrettant ainsi que ces transformations bénéfiques ne sont pas allées à leur terme en touchant tous les quartiers de l'agglomération. Les raisons et les facteurs de ce renoncement à ces travaux de modernisation sont complexes. Certains accusent, à tort ou à raison, le changement qui a été opéré à cette époque à la tête de l'entité de la wilaya. Pour d'autres, c'était à cause du rififi qui a régné entre les membres de l'APC durant deux mandats, déstabilisant et bloquant ainsi toute l'assemblée et ses commissions. Aujourd'hui, on continue à assister à une dégradation regrettable de l'environnement à cause de la négligence des pouvoirs publics et l'incivisme des habitants. Actuellement, ces belles réalisations qui ont coûté des milliards ne sont pas entretenues. Les espaces verts fleuris sont envahis par les herbes sauvages et des épines et ressemblent à de véritables champs de fourrages jaunis par la sécheresse. Les pavés des trottoirs, détériorés par des travaux par endroits, ne sont pas remis à l'état par des entrepreneurs tricheurs. Quant aux pendules, elles sont à l'arrêt. Il suffit de quitter les principales artères du centre-ville de Médéa pour se rendre compte du degré de dégradation de ses rues et quartiers, caractérisés par des nids de poule et des tranchées béantes non remis en l'état et les décharges des immondices jonchant tous les coins et recoins. C'est une image de désolation qui s'offre aux visiteurs de la capitale du Titteri, limitrophe de plusieurs wilayas. Devant cette situation regrettable, les citadins interrogés pointent du doigt l'exode rural qui a frappé lourdement durant la décennie noire le chef-lieu de wilaya qui était mal préparé pour recevoir une surcharge supplémentaire de ruraux qui ont fui l'insécurité et la précarité de la campagne. Les nouveaux venus qui ont débarqué en masse, dit-on, n'ont pas pu s'adapter en un laps de temps et aussi facilement au mode de vie urbain très contraignant pour des gens qui ont vécu toute leur vie au milieu de la nature, libres et dont les comportements sont incompatibles avec les modes de vie urbains. Ceci a provoqué un véritable chambardement social contemporain. Ainsi, la ville antique de Médéa est en train de subir une ruralisation effrénée ces dernières années, ce qui constitue une sérieuse menace pour les us et coutumes, considérés toujours comme un fondement sacralisé par la société médéenne ancestrale. Un nouvel exécutif a été installé à l'APC au mois de décembre dernier pour remédier à cette situation, mais selon certains ils n'ont pas les coudées franches pour surmonter les innombrables obstacles rencontrées sur leur chemin et aller de l'avant pour rattraper l'immense retard accumulé au niveau de plusieurs secteurs d'activité. Ces élus méritent d'être encouragés et confortés dans leur nouvelle mission afin de dépasser ces difficultés qui se dressent sur leur voie en vue de s'attaquer aux problèmes qui pénalisent encore la population de Médéa et qui l'éloignent des bienfaits de la modernisation.