Rien ne va plus à l'assemblée populaire communale (APC) d'Aïn Youcef (daïra de Remchi). A trois ou quatre mois de l'expiration du mandat de cette APC et l'organisation des élections locales, l'ambiance est très tendue entre huit élus et le président de cette APC qui compte 15 membres (dont un est suspendu et un autre a émigré en France). Huit membres (3 PT, 1 FLN, 1 FNA et 3 indépendants) de cette APC ont retiré leur confiance au maire de cette ville de 15.000 habitants et exigé sa démission immédiate. Les huit élus ont ainsi refusé de délibérer lors des deux assemblées plénières du conseil populaire communal, tenues les 13 et 19 juillet 2017, et dont l'ordre du jour portait essentiellement sur l'approbation du budget supplémentaire de l'année 2017. Selon un communiqué remis hier à notre journal, ces élus accusent le P/APC de cette municipalité, issu du FNA « d'autoritarisme» et qu'il gérerait les affaires de la commune de façon «individuelle». Selon la même déclaration rendue publique, les élus reprochent à leur maire d'avoir «affiché du mépris envers quatre projets approuvés par l'assemblée communale pour la réhabilitation du réseau AEP à la cité des frères Bessafa, l'aménagement d'un espace de jeux près de la CCLS, l'aménagement urbain au village Ahmed Bentayeb, et une opération de plantation d'arbres. Malgré l'appel d'offres, l'ouverture des plis des entreprises soumissionnaires et la désignation des entreprises, aucun de ces projets n'a démarré, pourtant l'article 80 du code communal est clair là-dessus. L'assemblée avait également donné son accord en 2015 pour l'octroi d'une aide financière suite à l'autorisation du wali au Nadi Er-Riadi de football d'Aïn Youcef d'un montant de 200 millions de centimes, mais à cause des lenteurs administratives de ce maire, cette aide a été avortée par les agissements du P/APC, ce qui risque de bloquer l'activité sportive de football pour la saison prochaine. En outre, ce président d'APC n'a pas appliqué les décisions prises par les délibérations de l'assemblée, en 2015, pour l'éclairage du stade communal et l'équipement en moyens pédagogiques des deux clubs qui activent dans le football et l'athlétisme. Le recours à cette dotation peut facilement se réaliser en puisant sur les fonds propres de l'APC pour le développement du sport. Même les instructions données par le chef de la daïra de Remchi lors de la séance de travail du 16 mai 2017 tenue au siège de l'APC d'Aïn Youcef n'ont pas été prises en considération par ce P/APC, qui a délibérément négligé le travail fait par la commission sociale de l'APC notamment lors de l'opération de distribution du couffin de Ramadhan, ce qui a provoqué la zizanie et la discorde entre les citoyens et compliqué la tâche des élus chargés de cette action de solidarité et ce, à des fins électoralistes de la part du P/APC». Par ailleurs, les élus opposants reprochent au P/APC d'Aïn Youcef la complicité accordée à certains de ses amis pour la réalisation sans autorisation de locaux commerciaux, d'habitations illicites et le dépôt d'ordures et autres déchets de construction au sein même du périmètre urbain de la ville. Pour sa part, le président d'APC nous a indiqué que «toutes ces allégations avancées par ces membres sont fausses, les citoyens d'Aïn Youcef sont là pour prouver ce qui a été réalisé dans tous les secteurs dans notre commune : le gaz naturel, le bitumage et la réhabilitation des rues de la ville, l'assainissement, les établissements scolaires, et les bonnes performances et résultats réalisés par nos sportifs sont une preuve tangible de ce que nous déployons comme effort. C'est vrai, il nous reste beaucoup de choses à réaliser ensemble comme la question du logement qu'on n'a pas pu régler, car le logement est un problème national, mais les chiffres et fruits du développement de la commune d'Aïn Youcef sont l, et personne ne peut les contredire. Je crois que mon objectif en tant que maire de cette APC a été largement atteint. Le cadre de vie du citoyen n'est plus celui qui était avant et cela c'est aussi grâce aux efforts déployés par les pouvoirs publics».