«Suivant études, appuyées par des photos satellites, la direction générale des forets a conclu que 47% des terres steppiques algériennes sont en état de dégradation avancé en raison des labours et surpâturages illicites», avertit l'association écologique «Essalam El Akhdar» dans un communiqué pour tirer la sonnette d'alarme quant aux comportements pour le moins scandaleux de certains bétonneurs qui continuent d'exploiter anarchiquement, souvent avec des complicités, de vastes étendues steppiques non sans dommages sur le couvert végétal, et par conséquent de cette avancée inexorable du désert. L'association «Essalem El Akhdar» qui dit se «référer à son conseil scientifique tenu le 5 septembre courant pour faire un état des lieux, pour le moins grave, sur la gestion de la steppe» fait savoir que «profitant des dernières pluies qui se sont abattues sur la région, certains barons ont continué, impunément, à labourer illicitement la steppe à grande échelle, notamment dans les communes de Feidja, Aïn Dheb, Sidi Abderahmane et Chehaima». La déclaration signée par son président, M. Ghouzi Mohamed Refassi, un militant écologique doublé d'un hydraulicien très au fait de la donne locale, ajoute que même le domaine public hydraulique n'a pas épargné les lits d'oueds où l'on y pratique des labours intensifs dans les «dhayas». Bien plus explicite, «certains continuent à imposer leur loi en procédant à la location de terres ne leur appartenant pas au moment où les ressources hydriques souterraines sont systématiquement exploitées, ce qui concourt au rabattement du niveau de la nappe», disent les rédacteurs de la lettre ajoutant que «les spéculateurs s'adonnent à la culture des cucurbitacées qui consomment beaucoup d'eau épuisant progressivement la nappe phréatique» avant de conclure que «le HCDS (haut commissariat au développement de la steppe) se trouve ligoté et surtout impuissant pour appliquer son programme de lutte contre la désertification face à la mafia de la steppe qui a des ramifications partout» et de préconiser aux pouvoirs publics de «faire cesser ce massacre en milieu steppique par l'utilisation des moyens légaux, dissuasifs et répressifs afin de protéger cet écosystème extrêmement fragile».