L'association de défense et de protection de la nature « Essalem El Akhdar » de la wilaya de Tiaret monte au créneau pour dénoncer les labours illicites en milieu steppique. En effet, dans une déclaration remise au bureau du « Quotidien d'Oran » à Tiaret, l'association écologique, qui vient de réunir en urgence son conseil scientifique, dresse un état des lieux des plus inquiétants sur les « labours illicites dans les surfaces steppiques du sud de la wilaya, un problème qui s'aggrave d'année en année dans l'indifférence totale », lit-on dans le communiqué de l'association. L'association « Green Peace » de Tiaret cite, dans sa déclaration, un rapport de la direction générale des forêts (DGF), appuyé par des photos satellite, pointant du doigt la dégradation de plus de 47% de la superficie steppique en Algérie, à cause des labours illicites et du surpâturage. Des militants de l'association écologique ont constaté de visu les dégâts des labours illicites sur le couvert végétal, dans plusieurs communes steppiques du sud de la wilaya. « Profitant des pluies qui se sont abattues ces derniers jours, les labours se sont intensifiés à travers certaines communes de la wilaya, notamment à Faïdja, Aïn Dheb, Sidi Abderrahmane et Chehaïma ; même le domaine public hydraulique n'a pas été épargné dans les lits d'oueds», dénonce l'association, par le truchement de son président, M. Ghouzi Med Refassi. Les labours intensifs dans les « dhayas » sont également pointés du doigt par l'association « Essalem El Akhdar », citant l'exemple de ces agriculteurs qui, pour un hectare autorisé, « labourent jusqu'à 20 ha et plus, grâce à la complicité des responsables concernés ». « Les barons de la steppe continuent à imposer leur loi en procédant à la location des terres qui ne leur appartiennent pas, au su et au vu de tout le monde ; même les ressources hydriques souterraines sont systématiquement exploitées, ce qui explique l'important rabattement de la nappe phréatique », écrit, noir sur blanc, l'association « Green Peace », ajoutant que «les spéculateurs s'adonnent à la culture des cucurbitacées qui consomment beaucoup d'eau, épuisant progressivement la nappe phréatique», avant de conclure que «le HCDS (Haut-commissariat au développement de la steppe) se trouve ligoté et surtout impuissant pour appliquer son programme de lutte contre la désertification face à la mafia de la steppe qui a des ramifications partout», et de préconiser aux pouvoirs publics de «faire cesser ce massacre en milieu steppique par l'utilisation des moyens légaux, dissuasifs et répressifs afin de protéger cet écosystème extrêmement fragile».