Plus de la moitié de la population attend son tour qui ne semble pas « pressé» d'arriver. Les villages d'Aourir, d'Ighil Boughni, de Tasga Melloul, d' Ait Ailem et de Ouaïtslid ne voient que les tranchées, mal rebouchées. A force d'attendre, plus personne ne croit que le gaz naturel sortira du stade de projet pour devenir, un jour, une réalité. «C'est le moment de reconstituer les réserves de fuel. Cette année encore, on risque de vivre un hiver difficile», nous dit Amer qui ne veut pas être pris au dépourvu. Ceux qui utilisent cette énergie savent que «se chauffer au mazout n'est pas la meilleure façon de parer au froid. Pour cela, le gaz devient incontournable». Les camions des revendeurs et les stations d'essence voient leur chiffre d'affaire augmenter, à mesure que les températures baissent. Les tronçonneuses à bois qu'on pensait remises au placard, cette année, refont surface. Ceux qui possèdent des champs s'approvisionnent en bois alors que d'autres se rabattent sur les revendeurs. Les bûcherons font leur va-et-vient avec des camions pleins de bois de chauffage qu'ils cèdent à huit mille dinars le chargement. «C'est moins cher que le mazout», indique un journalier.Pendant ce temps, les travaux d'alimentation des derniers villages en gaz, entrepris depuis des années, avancent au rythme de tortue. A Tillilit, les ouvriers sont partis depuis plus d'une semaine.