Comme il fallait sans doute s'y attendre, la rareté de l'huile d'olive dans la vallée de la Soummam induite par une offre extrêmement réduite, a fait la courte échelle aux princes de l'arnaque. Toujours à l'affût, une cohorte d'aigrefins n'a pas manqué l'opportunité de fourbir ses armes pour saigner des bourses déjà faméliques, en proposant à la vente de l'huile frelatée. « Son cours oscille dans une large fourchette comprise entre 200 et 350 DA », nous confie un citoyen de Sidi Aïch. Le nectar d'olive prétendument pur est en vérité étendu d'huile raffinée (sans goût) « dans une proportion pouvant aller jusqu'au tiers du volume », nous confie-t-on. Dans la vallée de la Soummam, on murmure partout avoir été abusés par ces aigrefins, passés maîtres dans l'art de l'esbroufe. Puisant dans le vaste registre des entourloupes, certains escrocs ne lésinent pas sur les formules farcies de références religieuses pour amadouer le client. Pour peu qu'on titille son ego ou qu'on gonfle son cœur, le pauvre acheteur tombe comme un fruit mûr dans le traquenard. « Il faut toujours se méfier de l'huile vendue en deçà de son cours normal, qui plus est, par des inconnus. La meilleure précaution à prendre est naturellement de s'approvisionner dans les huileries, d'autant plus que seul un fin connaisseur est à même de distinguer une huile pure d'une huile frelatée », conseille un paysan d'Akbou.