Le tribunal criminel près la cour d'Alger a condamné, hier, à la peine capitale Benziane Mohamed, pour assassinats commis dans plusieurs régions du pays, adhésion à un groupe terroriste armé et détention d'armes de guerre. Le tribunal criminel près la cour de Chlef avait déjà condamné, à deux reprises, à la peine capitale par contumace le même accusé pour participation à des massacres perpétrés dans la wilaya de Chlef. Selon l'arrêt de renvoi, les faits remontent au 1er décembre 2004, lorsque les services de sécurité ont abattu, lors d'une opération, le terroriste Chaâbane Younes et arrêté son acolyte Benziane Mohamed en possession d'une arme automatique. Selon la même source, l'accusé a reconnu, au cours de l'enquête préliminaire, avoir adhéré, en 1998, à un groupe terroriste basé à Oued Romane, à Chlef, dirigé par Abou Yacine, où il a appris les techniques de combat et le maniement de différentes armes. Il a également reconnu que ce groupe a assassiné, en 1998, trois gardes communaux pour s'emparer de leurs armes et avoir participé, en 1999, à un massacre perpétré dans la commune de Tadjena à Chlef, où plus de 50 civils ont été tués et 9 femmes ont été enlevées et emmenées au maquis de Oued Romane où elles ont été violées. Le prévenu a précisé qu'après la découverte de son fief par les forces de sécurité, le groupe terroriste a égorgé les femmes détenues avant de prendre la fuite vers une autre cachette. Le terroriste a aussi reconnu être allé en 2000 avec son groupe à la rencontre de Antar Zouabri à Chréa (Blida) et avoir perpétré un massacre sur le chemin, au cours duquel deux fillettes ont été enlevées. Il a également reconnu que son groupe avait perpétré actes criminels et des massacres dans les communes de Sidi Okacha, Abou Lahcen et Ouzghaya (Chlef) et dressé plusieurs faux barrages pour tuer des citoyens à Relizane, Chlef et Tissemsilt. Au cours de l'audience, le prévenu s'est rétracté et a nié les aveux faits lors de l'enquête préliminaire, prétendant qu'entre 1998 et 2004 il se trouvait en Libye et qu'il n'avait rien à voir avec cette affaire. La commission rogatoire ordonnée par le juge d'instruction pour vérifier si le prévenu se trouvait réellement en Libye au moment des faits a démontré que Benziane Mohamed n'a jamais mis les pieds en Libye et qu'il n'a jamais retiré de passeport de sa vie. Le ministère public a requis, dans son réquisitoire, la peine capitale, eu égard à la gravité des faits qu'il a reconnus (assassinats, massacres et viols). La défense a, quant à elle, plaidé l'innocence pour absence de témoins pouvant confirmer la participation de l'accusé à ces opérations terroristes.