L'acheminement des prisonniers à la sortie du tribunal criminel de Constantine n'a pas été de tout repos pour les services de l'ordre. La foule composée de parents et d'amis des condamnés, et qui s'était formée vers 15 h, a longuement chahuté la justice et les éléments de la police. Le tribunal jugeait ce jour-là treize personnes, parmi elles deux mineurs, accusées d'association de malfaiteurs, agression à l'arme blanche et destruction de biens d'autrui. Pour les Constantinois, il s'agit de la bande qui écumait la forêt récréative de Djebel Ouahch, à l'origine de plusieurs actes d'agression commis durant l'été 2003 sur des victimes dont la plupart étaient des couples. Pas moins de neuf personnes avaient déposé plainte à l'époque pour avoir été agressées à coups de couteau et de bombes lacrymogènes et délestées de leurs biens. Ce groupe avait semé la terreur sur les lieux et amené la population à déserter la forêt. Mais la police qui suivait l'affaire avait réussi à appréhender l'un des agresseurs qui allait dénoncer le reste de la bande. Lundi, seulement douze accusés ont répondu présents à l'appel alors que le treizième se trouve toujours en fuite. Ce dernier sera condamné par contumace à vingt ans de prison alors que les autres, reconnus coupables, écoperont de peines allant de trois à huit ans de réclusion. Le parquet a relaxé seulement deux prévenus et n'a pas tenu compte des plaidoiries des avocats de la défense qui ont tenté de discréditer la procédure et remettre en cause l'enquête préliminaire. Les agresseurs de Djebel Ouahch ne séviront plus, mais combien reste-t-il d'agresseurs potentiels ou en service prêts à investir le site et priver les Constantinois de leur forêt ? Il faudra beaucoup plus pour redonner confiance à la population et faire disparaître cette mauvaise étiquette qui colle à la forêt.