Pour lutter contre la culture et l'oubli, et afin d'honorer sa mémoire, une cérémonie de recueillement sur sa tombe a eu lieu jeudi, au cimetière chrétien de Bologhine (ex-St-Eugène). L'enfant de ClosSalembier (El Madania) avait offert sa vie pour que vive l'Algérie libre, indépendante et fraternelle. Avant son exécution, il déclara : « La vie d'un homme, la mienne, compte peu, ce qui compte c'est l'Algérie, son avenir, et l'Algérie sera libre demain. » La famille, ses amis et ses frères de combat étaient là, malgré la pluie battante. Mustapha Boudina, ancien condamné à mort et président de l'association éponyme, a, dans une courte intervention, mis en avant la bravoure et l'esprit de sacrifice d'Yveton. Il n'a pas omis de relever une grave anomalie : son camarade, le moudjahid Kernane Abdelwahab, qui officie en qualité de secrétaire général de l'association est décédé la veille et inhumé sans qu'il soit informé. Hassani Abdelkrim et Fettal Mustapha se succédèrent pour mettre en exergue les convictions d'Yveton et son amour de la justice et de la liberté. Parmi l'assistance, on pouvait distinguer Yvette, la sœur d'Henri Maillot, Maurice Taglietto, Perles, Chaulet, Mme Belkaïd, les sœurs Sahraoui, Felix Collosi, les généraux en retraite Touati et Djouadi, le colonel Senouci, Bencherchalli, Sid Ahmed Ghozali, Brerhi, Boualem Oussedik, Guerroudj, Eliette Loup, Djouher Akrour et bien d'autres. Cette commémoration était placée sous l'égide de la Zone autonome, représentée par M. Arbabdji. Pour Chertouk Merzak, organisateur de cette cérémonie, « il faut perpétuer le souvenir de ces valeureux chouhada. En les confinant dans l'oubli, on les tue une seconde fois. »