À Oran, on n'a pas résisté à la curiosité de relever les comportements des « cœurs » en La Saint Valentin, cette année. Une fête certes non inscrite dans nos coutumes profondes mais dont la symbolique gagne du terrain ici et là où les amours, voire les simples attachements conjugaux cherchent prétexte à s'exprimer. Il était 11 heures quand on a posé la question, « Le bouquet, c'est en rapport à La Saint Valentin ? », à des acheteurs de fleurs différents. On ne s'y attendait pas : tous, pris séparément, deux jeunes filles, un jeune homme, un quinquagénaire et des ressortissants Chinois, ont répondu : « Oui ». Le quinquagénaire précisant : « Ce n'est pas dans notre culture mais on ne rate pas cette occasion pour faire plaisir à son épouse. » Dans les lycées, apprend-on plus tard dans la journée, certains adolescents en profiteront pour exprimer leur béguin en s'offrant, plus ou moins discrètement, des petits cadeaux ou en faisant circuler des billets doux. L'année passée, à cette date-là, ils étaient nombreux en fin d'après-midi, regroupés à l'avenue Loubet, un éclair d'amour dans les yeux. Une femme d'âge mûr dira : « On n'ose plus s'extérioriser quand il s'agit de ces choses-là. Si en plus on doit le faire dans une fête qui n'est pas de chez nous ! A peine si on ose profiter de ce jour-là pour s'inviter au restaurant. En couple complice ». Et c'est toujours ça de gagné pour une relation de couple ! On ne peut que se réjouir de voir s'exprimer, un peu plus, l'amour, la joie. Et qu'importe le prétexte ou la raison.