Au centre-ville, à Choupot, à Akid Lotfi, les trottoirs grouillent. Les parents, accompagnés de leurs enfants, profitent pleinement des soirées du Ramadhan pour faire leurs emplettes. Le repas du f'tour à peine digéré, de nombreuses familles partent à la recherche de vêtements qui puissent procurer de la joie à leurs enfants. Certains font le pied de grue devant les magasins avant même l'ouverture, a-t-on constaté lors d'une virée jeudi soir. Une aubaine pour les commerçants, allant jusqu'à proposer des réductions, comme ce magasin de la rue Larbi Ben M'hidi, qui propose des remises de 500 dinars sur les robes et les ballerines. Toutefois, la majorité est unanime que les prix ont connu une hausse vertigineuse comparativement à l'année précédente et même aux mois précédents. Le rapport qualité-prix demeure le casse-tête des parents, qui font le tour des magasins. «Il y en a pour tous les goûts, mais pas pour toutes les bourses. Quand une robe pour fillette peut atteindre les 12 000 DA et qu'un pantalon est proposé entre 2500 et 5000 DA, des pulls entre 1500 et 3500, les pantacourts entre 1200 et 4000 DA et les chaussures entre 2000 et 6000 DA, cela donne le tournis, surtout si on a plusieurs enfants à habiller», dira Samir, père d'une fille de 6 ans et d'un garçon de 3 ans. Approximativement, pour l'habillement d'un enfant, il faut débourser entre 8000 et 12 000 DA. Mais l'achat des vêtements est une nécessité. Porter de nouveaux habits, c'est le charme de l'Aïd, surtout pour les enfants qui attendent avec impatience ce jour. Pour Zohir, propriétaire d'un magasin d'habillement à Akid Lotfi, «il y en a pour toutes les bourses et pour tous les goûts. Chacun achète selon ses moyens. Seulement, il faut mettre le prix pour avoir un produit de qualité». Si les plus «aisés» préfèrent les boutiques des quartiers chics à Akid Lotfi, centre ville et Choupot qui proposent des vêtements à des prix dépassant tout entendement, d'autres préfèrent les marchés des quartiers traditionnellement connus. C'est le cas de Mdina Jdida, où règne une ambiance inhabituelle. Ici on peut trouver des vêtements de moindre qualité (importés de Chine) et à des prix raisonnables. On trouve aussi des produits moins chers sur les étals improvisés par les vendeurs clandestins. Malgré une interdiction d'importation en 2011, c'est aussi la friperie qui attire les clients les plus démunis.