C'est aussi la période des grands départs en congés et de la coupure avec le stress du quotidien. La majorité des Algériens choisissent d'aller à la plage, mais souvent une simple sortie sur le littoral coûte excessivement cher à cause des squatteurs. Mais il y a aussi un autre phénomène à tirer au clair : le prix d'accès aux plages des établissements hôteliers et complexes touristiques balnéaires. Si l'instruction de Noureddine Bedoui, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, leur donne droit à une concession, ont-ils pour autant le droit de fixer des prix exorbitants ? Rappelons que l'accès aux 72 plages autorisées à la baignade du Grand Alger est gratuit aux estivants qui peuvent aussi avoir droit aux équipements nécessaires à des prix symboliques, a indiqué Abderrahmane Boussoualim, directeur de l'administration, du contrôle de la gestion et de l'informatique à la wilaya d'Alger. «Ces plages autorisées à la baignade sont dotées de tous les équipements nécessaires tels que les postes de sûreté, parkings, vestiaires et douches, en plus d'un nombre important d'agents de sécurité et de maîtres nageurs», a-t-il ajouté. «L'accès aux plages algéroises est gratuit mais pour entretenir les équipements, les estivants doivent verser un prix symbolique de 500 DA afin de pouvoir se désaltérer dans le confort des chaises, tables et parasols durant toute la journée», a-t-il assuré (voir dépêche APS du 16 juillet 2016). Pourtant, certains établissements ne semblent pas respecter ces instructions du plus haut niveau de l'Etat. A l'hôtel El Riadh de Sidi Fredj, ancien hôtel public conçu par Fernand Pouillon et racheté par un groupe libanais, l'entrée est fixée à 1500 DA par personne et 1000 DA pour les enfants de plus de 5 ans ! Un carré VIP coûte 2000 DA. Un écriteau mentionne ces prix-là. Et tenez-vous bien, quand une famille se présente, le père et la mère doivent casquer 1500 DA chacun sans compter les enfants. Quand on a demandé à un jeune à l'entrée de nous remettre un ticket pour justifier cette dépense, il nous a dit qu'«il n'y en avait pas et que les tarifs était fixés par la direction et que lui n'y était pour rien. En plus, nous sommes moins chers que Kiffan Club où ramener de la nourriture avec soi est interdit». Alors question : comment contrôler la recette du jour ? La prestation est réduite à fournir des transats et un parasol. Par un simple calcul, si la même famille vient 10 fois dans cette plage, ça va lui coûter au bas mot 30 000 DA ! Plus que le Smig algérien. Comment peut-on vanter dans ces conditions la destination Algérie et le tourisme national ? Si les pouvoirs publics ont donné en concession ces parcelles situées à proximité des hôtels balnéaires, c'est essentiellement pour leur permettre certes d'attirer des vacanciers, mais il faut que cette opération soit la plus transparente possible. La direction du tourisme d'Alger est interpellée.