De nombreux bénéficiaires de logements neufs à Blida déplorent l'absence, dans leurs nouveaux logis, des commodités de base que sont l'eau potable et le gaz naturel. Les autorités locales dans la wilaya de Blida semblent surtout se préoccuper du nombre de logements réalisés, alors que les commodités censées accompagner ces réalisations semblent malheureusement ne pas être prises en compte. Conséquence : plusieurs citoyens qui ont bénéficié dernièrement de logements sociaux locatifs ou participatifs demeurent privés de gaz naturel, mais surtout de l'eau potable, faute d'une coordination effective entre les différents intervenants dans la réalisation de ces programmes de logements. A titre d'exemple, les 200 bénéficiaires des logements sociaux participatifs à Sidi Aïssa (daïra de Boufarik) ont eu les clefs de leurs logements, il y a de cela plus de trois mois, mais quelle était leur surprise ! lorsqu'une fois à l'intérieur de leurs nouvelles habitations, ils n'avaient trouvé ni gaz de ville ni eau potable dans les robinets. Et pourtant, ils avaient payé la totalité du montant fixé par le promoteur immobilier chargé de réaliser ces logements. « Pendant plus de deux ans, nous nous sommes consacrés uniquement à l'acquisition de nos logements, puisque nous avions bénéficié de crédits bancaires et nous étions obligés de serrer nos ceintures. Aujourd'hui, et après plusieurs mois de sacrifices, on nous livre des logements sans commodités ! », nous dira un des bénéficiaires concernés. Les contestataires déplorent le fait qu'ils aient envoyé plusieurs doléances aux autorités concernées, mais qui demeurent, à ce jour, sans aucune suite. De leur côté, les futurs bénéficiaires des 650 logements sociaux locatifs qui sont situés dans le même site (Sidi Aïssa) risquent aussi de connaître la même déconvenue (absence de gaz et d'eau potable) si aucune mesure n'est prise pour raccorder les nouvelles cités aux conduites d'AEP et du gaz naturel. Ce problème serait d'ailleurs fréquent à travers plusieurs sites de la wilaya de Blida. A quelques kilomètres du site de Sidi Aïssa, les 400 nouveaux logements de Kaf El H'mam, à Ouled Yaïch, connaîtront aussi, une fois distribués, la même absence d'eau potable dans les robinets puisqu'ils sont branchés à une conduite de très faible débit. Interrogé sur cette situation, Hafedh Sofiane, chef de département maîtrise d'ouvrage à l'OPGI, qui est le promoteur de tous ces logements, nous dira : « On est réellement conscient de tous ces problèmes. Toutefois, nous, en tant que promoteur, nous avons terminé les travaux à temps, en mettant en place toutes les installations nécessaires pour ce qui est des branchements gaz, AEP et assainissements. Or, les branchements des conduites avec les réseaux principaux de l'eau potable et du gaz naturel ne relèvent pas de notre ressort. Cela est l'affaire des services de l'hydraulique, de Sonelgaz et de l'Algérienne des eaux, entre autres. » Notre interlocuteur nous fera savoir que le problème qui se pose à Sidi Aïssa est lié notamment au faible débit de l'eau potable alimentant cette cité à partir d'un château d'eau ayant une capacité très limitée. « Nous pensons à mettre en place une grande bâche d'eau provisoire. Cela en attendant qu'une solution définitive soit trouvée en faveur des familles bénéficiaires de ces logements », nous a ainsi affirmé Hafedh Sofiane. Des solutions qui risquent cependant de tarder, puisque cela induit de nouveaux marchés, donc des procédures administratives très lentes.