Signe de bonne santé ou résultats de compromissions et d'arrangements sur fond de garanties ? Règlement définitif ou calme qui précède la tempête ? S'agit-il de concessions pour ne point entraver la bonne gestion des affaires de la cité, ou est-ce un deal entre états-majors des partis après avoir testé chacun le degré de nuisance de l'autre ? Sont-ce simplement des préalables de l'administration qui ont prévalu face à des opposants vulnérables et politiquement sveltes ? Une mare d'interrogations qui colle aux communes de Souk Ahras, entrées en noces après deux longues années de tiraillements et de clivages. A H'nencha, où une alliance FLN-MSP a failli évincer le maire, c'est le retour au calme plat et les deux « ex-belligérants » se refusent toute déclaration pouvant ébranler l'autre ou effleurer chez lui l'idée d'un retour aux hostilités. A Taoura, l'opposition d'hier ne dit mot, et les partisans du P/APC font de même. L'un minimise « amicalement » les anciennes positions de l'autre, et celui-ci compte sur le temps pour relancer les débats autour d'une nouvelle répartition des tâches au sein de l'exécutif communal. Ouled Driss et Mechroha ne dérogent pas à la règle, et le bruit d'il y a une année se transforme en chuchotements à peine audibles. Au chef-lieu de la wilaya, celui qui programma le putsch jouit aujourd'hui du statut du chef de file des courtiers. 0Dans ces cinq communes, la distanciation entre élus avait atteint, à certains moments, le point de non-retour, à cause de « divergences dans la manière de gérer, de marginalisation d'élus ou de monolithisme », « d'absence de concertation » et de « mauvaise répartition des postes de responsabilité au sein de l'exécutif ». Du moins c'est ce que laissaient souvent entendre les contestataires d'hier. Des signes avant-coureurs et des personnes avisées avaient prédit un tel dénouement à ces hostilités entre élus, parfois de même obédience et de même tribu. C'est dire tout simplement que ces deux derniers critères, à savoir les affinités tribales et les préalables partisans ne sont plus de rigueur à Souk Ahras. Tout se règle sous les bons auspices de ceux qui gèrent de l'autre côté du rideau.