Un champion du monde pour (peut-être) chasser les doutes: en attirant la pépite allemande Julian Draxler, en conflit avec son club de Wolfsburg, le Paris SG a réussi le premier gros coup du mercato d'hiver et espère gommer ses erreurs de casting de l'été. «Nous avons mené d'intenses et constructives discussions avec Julian Draxler et le Paris Saint-Germain ces derniers jours et sommes arrivés à un résultat qui satisfait tout le monde», a déclaré le directeur sportif de Wolfsburg, Olaf Rebbe, en officialisant ce transfert pour quatre ans, samedi dans un communiqué, huit jours avant l'ouverture du mercato d'hiver. «Les deux clubs sont d'accord pour garder confidentiels les termes financiers de l'accord», a précisé Wolfsburg. Selon les médias français et allemands, qui tenaient cette arrivée pour acquise depuis jeudi, le montant est compris entre 36 et 40 millions d'euros. «J'espère qu'il va relever de nouveaux défis en France», a commenté l'entraîneur français de Wolfsburg, Valérien Ismaël. Principal défi pour l'ailier de 23 ans, au visage juvénile, à la vitesse fulgurante et à la qualité de dribbles remarquable: s'imposer d'entrée au PSG, contrairement à ceux qui l'y ont précédé récemment. Des quatre joueurs attirés cet été par le club parisien, un seul, le latéral belge Thomas Meunier, s'est montré plutôt convaincant. Et plutôt grâce à des buts spectaculaires que pour ses prestations défensives. Tête de gondole du recrutement parisien, l'ancien Niçois Hatem Ben Arfa ne parvient pas à faire de différences significatives et se montre trop individualiste. Son entraîneur, l'Espagnol Unai Emery, semble d'ailleurs ne lui accorder qu'une confiance modérée. De même pour l'Espagnol Jesé, très peu utilisé et qu'on dit en partance pour Las Palmas en prêt, et pour le Polonais Grzegorz Krychowiak, pas très rassurant au milieu de terrain. Concurrence Le PSG, qui a enregistré cet été l'arrivée d'Emery sur le banc et de Patrick Kluivert au poste de directeur du football, va donc attendre des résultats immédiats de sa nouvelle recrue, en France comme en Europe. Avec 5 longueurs de retard sur la tête de la Ligue 1, le club va devoir cravacher pour conserver sa couronne nationale, guignée par Nice et Monaco. Surtout, il se prépare à un choc dantesque le 14 février en huitièmes de finale aller de la Ligue des champions. Le PSG va en effet jouer une partie de sa saison face au grand Barcelone, qu'il défiera le 8 mars au Camp Nou pour la manche retour. Formé et révélé à Schalke 04, Draxler (1,87 m, 72 kg) a pour lui d'avoir inscrit 3 buts et délivré 2 passes décisives lors de la précédente campagne européenne, lors de laquelle il avait atteint les quarts de finale avec Wolfsburg. Il a aussi réussi un Euro plutôt intéressant avec l'Allemagne (27 sel., 3 buts), avec notamment un joli but en phase de poules contre la Slovaquie. Mais il aura face à lui une forte concurrence sur les ailes de l'attaque (Angel Di Maria, Lucas, Hatem Ben Arfa, voire Javier Pastore et Blaise Matuidi qui peuvent évoluer à son poste). Et il est précédé par une réputation brouillée par ses six derniers mois à Wolfsburg. La grande promesse du football allemand, champion du monde en 2014, voulait à tout prix quitter un club qu'il ne trouvait pas assez bon pour lui, ce qui a fortement agacé dans son pays. «Ceux qui veulent partir, qu'ils partent!», avait taclé l'un de ses coéquipiers, l'expérimenté Mario Gomez. Maintenant que c'est chose faite, charge à Draxler de s'adapter à Paris pour renouer le fil de la trajectoire brillante qui lui semblait promise. Et vite de préférence.