Après avoir pris part, la semaine dernière à Alger, à une journée consacrée à ce sujet, la Compagnie de l'engineering de l'électricité et du gaz (CEEG), filiale du groupe Sonelgaz, chargée de ce projet, a participé, il y a quelques jours à Washington (Etats-Unis), aux travaux de l'«Africa Summit Energy», un forum international consacré au développement de l'investissement dans le secteur énergétique en Afrique. Les responsables de la CEEG ont ainsi présenté le grand projet solaire algérien de 4050 Mw, devant près de 400 investisseurs américains et internationaux, en quête d'opportunités dans le secteur énergétique africain. Selon l'agence APS, le projet a été présenté par les organisateurs du forum comme «l'un des plus importants en Afrique devant contribuer à la transition énergétique du continent où la ruée vers le renouvelable se poursuit, impulsée par la baisse des coûts de cette industrie». La GEEC a été représentée, lors de cette rencontre axée sur la bancabilité des grands projets énergétiques en Afrique, par son PDG, Mohamed Arkab, accompagné de l'ambassadeur d'Algérie à Washington, Madjid Bouguerra, et de la directrice du département développement et moyens de production de la filiale, Ouidad Hamrour. Tout en rappelant que l'Algérie vise la mise en service de près de 22 000 MW en énergie verte à l'horizon 2035-2040, les responsables de la CEEG ont indiqué que le mégaprojet solaire «sera scindé en trois lots de 1350 MW chacun, et adossé à la construction d'une ou de plusieurs usines de fabrication d'équipements et composants de centrales solaires photovoltaïques». Selon Mme Hamrour, pour le lancement de l'appel d'offres, le ministère de l'Energie a finalisé un décret exécutif qui définit les conditions et procédures nécessaires de l'ancrage législatif et réglementaire. «Au stade actuel, le décret suit le processus de publication», a-t-elle fait savoir. Elle a précisé que l'appel d'offres comprend deux segments importants, énergétique et industriel, pour lesquels le ministère de l'Energie prévoit de créer, en partenariat, des sociétés par actions pour assurer le financement et la mise en service des centrales solaires, ainsi que la réalisation et la maintenance de ces usines. La partie industrielle du projet consiste en la création de plusieurs coentreprises spécialisées dans la fabrication de modules photovoltaïques, d'onduleurs et d'autres équipements. Les coentreprises devront assurer également des prestations de services entrant dans la chaîne de production d'électricité solaire et de la commercialisation des produits fabriqués. Des experts ayant pris part, la semaine écoulée, à une rencontre à Alger consacrée au thème des énergies renouvelables, ont soulevé plusieurs problématiques en rapport avec ce projet, dont la participation du secteur privé, les modes de financement retenus et le cadre juridique mis en place. «Le gouvernement ne pourrait pas supporter, à lui seul, la réalisation d'un tel projet, dont le coût peut atteindre les 4 milliards de dollars», avait indiqué le représentant de l'International Finance Corporation (IFC), Muneer Ferozie. Selon lui, plusieurs modèles de financement se présentent pour l'Algérie, mais le plus important serait d'abord de «revoir le cadre juridique, notamment la disposition réglementaire des 51/49% régissant les investissements étrangers». Et d'insister sur le fait que le régime réglementaire doit impérativement être aux normes internationales afin de bénéficier éventuellement de l'aide des instances financières internationales, «comme cela a été le cas pour la Tunisie ou la Zambie, qui ont pu bénéficier de financements de la part de la Banque mondiale pour le lancement de projets dans le secteur de l'énergie».