Réunir beaucoup de bailleurs de fonds et les inciter avec un cadre réglementaire clair et avantageux. Le gigantesque projet de mise en place de 4000 MW de centrales solaires photovoltaïques, dont l'appel d'offres sera lancé incessamment, focalise l'attention de bon nombre d'investisseurs, nationaux et étrangers, mais aussi les bailleurs de fonds intéressés par ce type de projet au rendement certain. Il n'en demeure pas moins que pour attirer les financements nécessaires et faire intéresser les banques internationales et autres établissements financiers, il est indispensable que le pays dispose du cadre juridique adéquat et adapté à ce genre de projet de grande envergure. Les participants à la rencontre organisée, hier à Alger, sur le thème des énergies renouvelables en Algérie, ont soulevé d'abord la question de l'implication du secteur privé dans le financement de ce projet, en ce sens que «le gouvernement ne pourrait pas supporter, à lui seul, la réalisation d'un tel projet, dont le coût peut atteindre les 4 milliards de dollars». Pour le représentant de l'International Finance Corporation (IFC), Muneer Ferozie, plusieurs modèles de financement se présentent pour l'Algérie, mais le plus important serait de «revoir le cadre juridique, notamment la disposition réglementaire des 51/49%, régissant les investissements étrangers». Selon lui, le régime réglementaire doit impérativement être aux normes internationales afin de bénéficier éventuellement de l'aide des instances financières internationales, «comme cela a été le cas pour la Tunisie ou la Zambie, qui ont pu bénéficier de financements de la part de la Banque mondiale pour le lancement de projets dans le secteur de l'énergie». S'interrogeant sur la faisabilité de ce projet, notamment son aspect financier, l'experte dans la gestion d'actifs et le financement d'infrastructures environnementales au sein de la société d'investissement française Green Wish Partners, Charlotte Aubain-Kalaidjian, a indiqué que les aspects techniques de ce projet «ne posent pas réellement problème», mais des réserves sont à faire sur la disponibilité des financements. Pour elle, il faudrait réunir beaucoup de bailleurs de fonds et les inciter avec un cadre réglementaire clair et avantageux, d'autant que l'Algérie veut réussir là où des pays européens ont échoué, à savoir lancer dans le même temps un projet énergétique et industriel intégré. «Il faudrait éviter de rééditer les échecs constatés dans de pareils projets, comme ce fut le cas au Ghana, où un grand projet a été gelé en raison d'un conflit ayant surgi entre le gouvernement et les bailleurs de fonds.» Notons que l'appel d'offres à investisseurs prévoit la réalisation de plusieurs centrales photovoltaïques adossées à la réalisation de nombreuses usines de fabrication d'équipements et composantes solaires. Pour le côté énergétique, il est prévu la création de sociétés par actions assurant le financement, l'exploitation et la maintenance des centrales électriques. Selon Ouidad Hamrour, la représentante de la compagnie de l'engineering de l'électricité et du gaz (filiale de Sonelgaz), le décret suit son processus de publication au Journal officiel.