Que les pouvoirs publics se décident enfin de lutter avec constance, abnégation et fermeté contre le phénomène des accidents de la circulation, ne peut que mettre du baume au cœur. Notre pays détient en l'occurrence un funeste privilège et une triste réputation. L'on a franchi le seuil de l'inacceptable et de l'intolérable. Il y a trop de morts, de blessés sur nos routes. Par conséquent, il faut saluer tous les efforts tendant à réduire autant que faire se peut les taux d'accidents. Nous sommes confrontés à des dangers graves et préoccupants. Et c'est le cas de le dire. Bien sûr, il faut des uniformes partout, des vigiles efficaces et motivés pour contrôler, discipliner, rassurer, sanctionner et dissuader. Ce sont là des évidences incontournables. Est-ce exagéré ou stupide de rétorquer et de dire que cela reste insuffisant ? Quand on observe attentivement ce qui se fait en d'autres latitudes, en matière de lutte contre les accidents de la route, on constate que les expériences les plus réussies ou les plus efficaces sont celles-là mêmes qui soumettent les usagers de la route à un matraquage publicitaire et médiatique extrêmement dense, permanent et soutenu. Le conducteur est soumis au feu roulant de la communication qui joue un rôle précieux et capital. Ce volet même s'il est trop tôt et très prématuré de le juger, semble à priori négligé et délaissé. Des sports et des messages télévisuels d'un laconisme déconcertant et d'une brièveté étonnante constituent un canevas de communication parcellaire et rudement étriqué. Des émissions sur la prévention routière, diffusées en prime time et à des heures de grande écoute, sont nécessaires pour mobiliser les citoyens. La réhabilitation de « Tarik Essalama », à titre d'exemple peut servir de tremplin pour une action probante.