Hier, premier jour de campagne, c'était le RCD qui annonçait la couleur avec une conférence de presse tenue dans son siège pour dévoiler son programme et présenter ses candidats. Ainsi, lors de son intervention, Yacine Aissiouene, qui conduit la liste de la formation de Mohcine Belabbas, a estimé que le scrutin du 4 mai 2017 intervient «dans un contexte de crise financière aiguë conjuguée à une volonté du pouvoir de réduire tous les espaces de liberté et contestation». Le même intervenant a rappelé, en outre, la genèse de son parti, notamment dans la lutte pour l'officialisation de tamazight, l'abrogation du code de la famille, la reforme de l'école… «Notre parti est aussi l'initiateur de l'appel à la résistance citoyenne contre le terrorisme islamiste», a-t-il laissé entendre avant de préciser que le programme électoral de son parti s'articule sur des mécanismes susceptibles d'aboutir à des solutions concrètes aux problèmes des citoyens. «Nous ne sommes pas des candidats parachutés d'en haut», a-t-il ajouté. M. Aissiouene a également dénoncé les agissements des services de police à l'égard des militants du RCD lors de l'opération d'affichage. «Nous dénonçons fermement le comportement des éléments de la police qui ont agressé des militants qui placardaient des affiches devant notre siège, au centre-ville de Tizi Ouzou. J'ai été moi-même violemment agressé par des policiers. Il a fallu faire le tour des commissariats de la ville pour récupérer nos militants. Nous n'allons pas nous taire devant le pouvoir qui veut montrer sa volonté pour casser le RCD», a-t-il martelé avant de souligner que son parti privilégie beaucoup plus les sorties de proximité dans sa campagne. Il annonce aussi une marche suivie d'un meeting pour le 22 avril à Tizi Ouzou, à l'occasion du 37e anniversaire du Printemps berbère. «Notre seul adversaire est le boycott car, avec l'abstention, ce sont les partis du pouvoir et leur relais qui en profitent», a-t-il estimé. Les autres partis sont également mobilisés pour la campagne. L'autre force politique ancrée dans la région, le FFS en l'occurrence, a préféré présenter ses candidats lors d'une conférence de presse tenue la veille du début de la campagne électorale. Aziz Balloul, tête de liste du plus vieux parti de l'opposition, a indiqué, samedi, que 90 meetings sont au programme de leurs sorties à travers les 67 communes de la wilaya de Tizi Ouzou. «Nous allons organiser aussi beaucoup de rencontres de proximité avec la population dans les villages. D'ailleurs, les candidats et des cadres du parti animeront des conférences et des meetings aux quatre coins de la wilaya. La campagne sera intense», a-t-il déclaré avant d'annoncer le meeting du premier secrétaire du FFS, Abdelmalek Bouchafa, prévu le 29 avril au chef-lieu de wilaya. De son côté, le FLN a organisé un meeting, hier, à Draâ Ben Khedda animé par Saïd Lakhdari, tête de liste de l'ex-parti unique. «Nous avons un meeting dans chaque daïra et dans 20 communes. Le directoire national de campagne nous confirmera, cette semaine, la date de la venue du secrétaire général du FLN à Tizi Ouzou», a précisé Kamel Ouguemat, président du directoire de campagne. Chez les indépendants, les candidats de la liste Alternance citoyenne, conduite par le fils du colonel Amirouche, Nordine Aït Hamouda, ont préféré entamer la campagne à partir de la région Sud-est de la wilaya où ils ont organisé, hier, des rencontres de proximité avec la population dans la daïra de Bouzguène. Le premier jour de campagne n'a pas seulement été marqué par des activités politique puisque même les citoyens de Chamlal, à quelques kilomètres à l'est de Tizi Ouzou, ont aussi choisi cette journée pour exprimer leur ras-le-bol en bloquant la RN12 reliant le chef-lieu de wilaya à Oued Aïssi, et ce, pour demander des logements.