La campagne électorale n'emballe pas grand monde. Le constat est là, c'est un non-événement. La politique ne fait plus recette dans la région laminée et meurtrie. Tizi Ouzou est très loin de la fièvre de la décennie écoulée, lorsque la dualité FFS-RCD reléguait au second plan les autres occupations. Les quelques affiches placardées sur les murs de la ville, sont lacérées ou «doublées» par celle antivote des ârchs. C'est dire que le climat délétère dans lequel est plongée la Kabylie depuis une année et demie ne se prête guère au bon déroulement de la campagne électorale. Face aux brimades et aux menées fascistes des partisans du chaos, les citoyens à Tizi Ouzou manifestent peu d'engouement pour la future échéance électorale. Hormis le FFS, fort de son ancrage populaire et surtout armé d'une détermination farouche de défier quiconque sur le terrain, les autres partis débarquent sur la pointe des pieds. Ainsi, pour le RND, le FLN ou le MSP, les clichés et autres préjugés hérités d'une certaine époque, ont la peau dure, et ces partis mènent présentement une campagne discrète sans tambour, ni trompette. Le FFS, malgré les mises en garde des pyromanes, est décidé à aller de l'avant. Son déploiement sur le terrain a commencé. Le parti d'Aït Ahmed a donné le ton en organisant sept meetings le week-end dernier. Assi Youcef, Tizi Ghennif, Bouzguène, Ouaguenoun, Draâ El-Mizan, Aït Aïssa Mimoune et surtout la cité Million à Tizi Ouzou (réputée fief des ârchs) ont vibré jeudi et vendredi derniers aux thèses de la vieille formation de l'opposition. «Les enjeux qu' induit la prochaine échéance électorale, ont engendré une adhésion systématique des citoyens et ce, malgré les agissements fascistes des supplétifs du pouvoir conjugués à la complaisance des services de sécurité», dira Mourad Kacer, le nouveau fédéral du FFS à Tizi Ouzou, lors d'un point de presse animé, hier, au siège du parti. Kacer tirera également à boulets rouges sur le RCD et la Cadc en déclarant: «Les agressions dont est victime notre parti font le lit de la violence politique. Au-delà des jeunes adolescents qui saccagent nos locaux, les commanditaires sont tapis dans l'ombre et tirent les ficelles. Ce sont les seigneurs de la guerre et les militants d'un parti en décomposition avancée que nous considérons comme la main agissante du DRS en Kabylie.» A tous ceux-là, le FFS promet «une véritable raclée» le 10 octobre prochain. Et pour contrecarrer tous ses adversaires, le vieux parti de l'opposition a programmé 153 meetings et conférences à travers toute la wilaya dont 6 à Tizi Ouzou, 300 rencontres de proximité sont également au menu des candidats FFS. La campagne du FFS atteindra, à coup sûr, sa vitesse de croisière avec les trois meetings qui seront animés par Ahmed Djeddaï, dont le premier aura lieu mardi à Aïn El-Hammam. C'est dire que le FFS est déterminé à réoccuper le terrain et surtout à rattraper tout ce temps perdu et, par ricochet, faire sortir la région de son unanimisme ambiant. «Pour nous, la participation des citoyens au vote est acquise. Celle-ci scellera la stratégie du chaos mitonné dans les laboratoires du pouvoir et qui consiste à précipiter la descente de la Kabylie aux enfers», estiment les militants du FFS.