C'est dans la genèse, à l'issue d'une crise de démence, la Révolution assassine son meilleur théoricien, Abane Ramdane. Puis, crise de folie, une armée venue d'ailleurs, installée sur la frontière entre la raison et la déraison, prend le pouvoir à l'indépendance et interne dans des centres psychiatriques les aliénés considérés comme normaux, qui revendiquent un Etat normal. Puis follement, le colonel Boumediène, considérant que Ben Bella devenait dérangé par le monopole du pouvoir, organise un coup d'Etat. La chasse aux fous et aux opposants s'installe, l'Algérie se fait soigner dans son propre pays et interner pour des raisons d'ordre mental par les psychiatres de la Sécurité militaire, eux-mêmes fous, voyant des contre-révolutionnaires partout. Le colonel meurt, pure folie, selon le FLN ; et la voie s'ouvre à un inconnu, autre folie, selon les successeurs de Boumediène. Chadli s'installe pour finir par commettre la folie d'agréer le FIS. Il est renvoyé un revolver sur la tempe, par un général devenu fou de rage. Le président suivant est assassiné par un fou et le pays sombre tout entier dans la démence, 200 000 Algériens meurent, pris dans un tourbillon de folie. Par démence, Zeroual démissionne, arrive Bouteflika, les yeux fous et le poing sur la table, quelques experts parlent d'état psychotique mais personne ne les écoute. Déraisonnable, il change la Constitution pour devenir président à vie. La vie n'a alors plus de sens et dans une crise de démence, Oultache, colonel, assassine son patron, colonel, à cause d'une dispute à la cantine. Peu importe la lecture des événements, l'avantage de la thèse de la démence est de déresponsabiliser hommes et institutions. Le colonel Oultache à moustache ? « Mejnoun », selon la thèse officielle, c'est-à-dire littéralement « habité par un djinn ». C'est donc une forme d'ingérence étrangère. C'est donc encore la faute aux étrangers.