A la veille de la célébration de la Journée mondiale de la femme, l'association El Amel d'aide aux personnes atteintes de cancer interpelle les pouvoirs publics sur l'état de la prise en charge de ces personnes, en particulier les femmes. La journée organisée, par l'association sous le thème « Femmes solidaires face au cancer », à laquelle ont pris part des juristes, des médecins des parlementaires, des journalistes et des patients, a levé le voile sur une situation des plus lamentables que vivent les femmes demandeuses d'un droit fondamental qu'est l'accès aux soins. La série de photos montrées par Aïcha Saïdi, journaliste, qu'elle avait elle-même prises au niveau de l'hôpital d'Oran ou au centre Pierre et Marie Curie à Alger renseigne sur le nombre important de décès par le cancer qui est en augmentation en Algérie. Si certaines images montrent des femmes assises dans une pièce très exiguë sur des chaises pour des cures de chimiothérapie, d'autres offrent par contre un regard désolant et choquant. Des femmes allongées sur des bancs, attendant l'ouverture du centre pour des séances de radiothérapie. D'autres encore, affaiblies par la maladie, attendent sous un soleil de plomb leur taxi arriver pour rentrer chez elle à plus de 300 km d'Alger, suite à des séances de soins. Ou bien cette femme aidée par deux autres à descendre les escaliers après une séance de chimiothérapie. Elles n'ont pas fait appel à l'ascenseur qui était sans doute en panne. Des images qui ont ému l'assistance et qui ont montré un quotidien insoutenable de toutes ces femmes malades dont la plupart sont atteintes du cancer du sein et leur nombre augmente d'année en année. 7000 nouveaux cas sont enregistrés par an. 900 nouvelles malades sont opérées par an au CPMC. Les participantes ont jugé qu'il est aujourd'hui temps d'exiger une charte des droits des malades afin que toutes ces souffrances en plus de la maladie soient bannies et que des femmes aient accès dignement dans des structures de prise en charge pour tous les soins. Elles étaient unanimes à dire que la décision revient aux politiques pour la mise en place d'une stratégie nationale qui serait le plan cancer comme cela s'est fait ailleurs dans le monde. Il demeure l'unique moyen d'assurer un suivi et une prise en charge de ces maladies dans toute sa globalité. Il s'agit bien d'une maladie lourde nécessitant des moyens matériels, financiers et humains colossaux. Renforcer la formation des médecins et des paramédicaux en matière de lutte contre le cancer est aussi une des recommandations retenues lors de cette journée. Il est inutile d'ouvrir de nouveaux centres de lutte contre le cancer sans les spécialistes en la matière, a-t-on recommandé.