Un homme âgé de 64 ans, surpris par les flammes dans son champ, à Aït Yahia Moussa (25 kilomètres au sud de la wilaya), a perdu la vie suite à des brûlures importantes. Une dizaine d'autres personnes incommodées par la fumée des flammes ont été évacuées en urgence vers les différentes structures sanitaires. Cette commune figure parmi les régions de la wilaya les plus touchées par les feux ravageurs enregistrés ces dernières 72 heures. Une dizaine de villages ont été la proie d'incendies. Une cinquantaine de maisons n'ont pas échappé aux flammes en plus de pertes de bétail, poulaillers, ruches et autres arbres fruitiers ravagés. La population impuissante face à l'ampleur des dégâts déplore le manque de moyens de leur commune «défavorisée et ne pouvant faire face à ce genre de situation». Des citoyens rencontrés mercredi au chef-lieu de la commune pointent du doigt l'absence d'une alimentation en eau. «Les flammes sont aux portes des villages, menaçant les habitations et les gens n'ont même pas d'eau pour les éteindre. Les robinets sont à sec depuis plusieurs jours ici», affirme un jeune rencontré au siège de la mairie. D'autres regrettent l'absence d'une unité de la Protection civile. «En cas d'incendie, les pompiers sont dépêchés depuis la localité de Draâ El Mizan et avec un nombre et des moyens matériels réduits», explique un habitant d'Aït Rahmoun, un des villages où d'importants dégâts sont signalés. Le maire d'Aït Yahia Moussa, Saïd Boughedda, souligne pour sa part l'insuffisance des moyens matériels au niveau de l'APC. «La commune ne dispose que de deux camions-citernes pour intervenir en cas d'incendie», précise-t-il rappelant qu'Aït Yahia Moussa est la commune qui a enfanté Krim Belkacem. Il ajoute que depuis mardi tous les efforts sont conjugués pour parvenir à maîtriser les incendies. «En plus des éléments de la Protection civile et la mobilisation de la population, des éléments de l'ANP et de la gendarmerie sont intervenus pour prêter main forte et tenter de maîtriser les incendies», soutient-il. Le bilan des victimes a failli s'alourdir mercredi lorsque les flammes ont doublé d'intensité. «Dans la journée de mercredi, 5 personnes incommodées par la fumée, dont un homme âgé de 80 ans dans un état grave, ont été évacuées à l'hôpital de Draâ El Mizan», a souligné hier le chargé de communication à la Protection civile de Tizi Ouzou. Il a ajouté que pour maîtriser l'incendie des renforts en moyens humain et matériel ont été dépêchés depuis les wilayas de Bouira et Boumerdès. Les éléments de la Protection civile de la wilaya ont enregistré 57 départs de feu, dont 21 importants pour la seule journée de mercredi. En plus d'Aït Yahia Moussa, une dizaine de communes ont été touchées. Il s'agit d'Aït Aggouacha, Aït Khellili, Azazga, Maatkas, Bounouh, Irdjen, Aïn El Hemmam, M'kira, Ifigha, Azeffoun, Tizi Rached, Aït Oumalou, Tizi N'Tleta. Les feux ont heureusement pu être maitrisés hier matin, sauf à Iferhounen, a précisé la même source. Il est à noter que les services de la wilaya à Tizi Ouzou ont annoncé, mercredi soir, à travers un communiqué, l'installation d'une cellule de veille au niveau du cabinet du wali. Elle permettra le suivi des opérations de lutte contre les feux de forêts, explique-t-on. Elle est constituée de représentants de plusieurs secteurs, tels que les forêts, la Protection civile, les ressources en eau, les travaux publics, l'énergie, Sonelgaz et l'Algérienne des eaux.