Le bilan, qui reste provisoire fait état de 14 morts et plus de 100 blessés. Les victimes sont au moins de 35 nationalités différentes. La première attaque a été menée jeudi en fin d'après-midi à Barcelone. Une camionnette a foncé dans la foule sur la Rambla, l'artère la plus fréquentée par les touristes dans la métropole catalane. Le conducteur du véhicule a pris la fuite. L'attentat est rapidement revendiqué par le groupe djihadiste État islamique (EI). Le deuxième attentat est commis dans la nuit de jeudi à vendredi, un autre véhicule, une Audi A3, a foncé sur la promenade du bord de mer de la station balnéaire de Cambrils ,à 120 km au sud de Barcelone, blessant sept personnes. La femme décédée à l'hôpital hier faisait partie de ces blessés. L'Audi percute ensuite une voiture de la police catalane. Une fusillade éclate au cours de laquelle la police abat les cinq occupants de la voiture, des «terroristes présumés» portant de fausses ceintures d'explosifs une fusillade au cours de laquelle la police a tué les cinq occupants. L'attaque de Cambrils n'a pas été revendiquée vendredi matin, mais la police établit un lien avec l'attentat de Barcelone. De son côté, le porte-parole de la police catalane Josep Lluis Trapero a déclaré hier lors d'une conférence de presse que les auteurs des attentats à Barcelone et Cambrils, formaient un «groupe» et préparaient une «attaque de plus grande envergure». Le principal suspect recherché, le conducteur d'une camionnette ayant fauché des dizaines de piétons sur la Rambla, pourrait se trouver parmi les assaillants abattus plus tard à Cambrils, a-t-il ajouté. «L'enquête va dans ce sens, il y a un indice, plus d'un indice, mais nous n'avons pas de preuve concrète», a-t-il indiqué. Auparavant, il a relevé que trois des cinq suspects tués ont été identifiés. Et de poursuivre : «L'hypothèse étudiée actuellement par la police» serait qu' «il se préparait depuis quelque temps un ou des attentats autour de ce domicile d'Alcanar par une partie du groupe dont il faudra déterminer le nombre de personnes». La police a établi un «lien» entre ce «groupe de personnes», «la location de véhicules» utilisés et les «quatre localités» catalanes au centre de l'enquête: Cambrils, Barcelone, Alcanar, et Ripoll où trois personnes, dont le frère du suspect encore recherché, ont été arrêtées. «Ils préparaient un attentat ou plusieurs. L'explosion d'Alcanar a permis d'éviter (…) des attentats de plus grande envergure », a déclaré Josep Lluis Trapero, allusion à l'explosion qui a fait un mort mercredi soir dans une maison de cette ville à 200 km au sud de Barcelone, dont les occupants, selon la police, préparaient un engin explosif. «Ils n'avaient plus les matériels dont ils avaient besoin pour commettre ces attentats de plus grande envergure», a-t-il observé, estimant que les attentats de Barcelone et Cambrils ont ainsi été commis de «manière plus rudimentaire, dans le sillage des autres attentats perpétrés dans les villes européennes, mais qu'ils n'étaient pas de l'amplitude espérée» par les jihadistes. Les identifications des assaillants sont toujours en cours, selon le même responsable,ajoutant qu'aucune des personnes identifiées n'est connue pour des faits de terrorisme, mais pour certaines d'entre il est établi par des services de police qu'elles sont liés à des faits de délinquance. C'est à Madrid qu'ont eu lieu les premiers attentats islamistes : le 11 mars 2004, des bombes ont explosé dans des trains, faisant 191 morts. Ils ont été revendiqués par un groupe de la mouvance Al-Qaïda. Depuis 2015 sur le Vieux continent La double attaque perpétrée jeudi en Catalogne fait suite à une longue série d'attentats menés depuis 2015 dans plusieurs capitales et autres grandes villes européennes et dont la majorité ont été revendiqués ou attribués à l'EI. Le 7 janvier 2015, deux frères se réclamant d'Al-Qaïda attaquent le siège de l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo à Paris et fait 12 morts. Deux jours plus tard, un supermarché casher est pris pour cible et quatre personnes sont tuées lors de la prise d'otages. L'assaillant, se revendiquant de l'EI, a tué la veille une policière municipale. Comme les auteurs de l'attaque contre Charlie Hebdo, il sera abattu par la police. Le 13 novembre dela même année, des attentats sont perpétrés à Paris dans la salle de concerts du Bataclan, contre plusieurs bars et restaurants, et près du Stade de France, à Saint-Denis, dans la banlieue nord de Paris. Au total, 130 personnes sont tuées. L'EI revendique les attaques. Le 14 juillet 2016, un Tunisien, au volant d'un camion, fonce dans la foule sur la Promenade des Anglais à Nice (sud-est), faisant 86 morts. Il est tué par la police. L'attaque est revendiquée par l'EI. En Grande-Bretagne,le 22 mars 2017, l'EI revendique une attaque ayant fait cinq morts à Londres: un homme a lancé sa voiture dans la foule sur le pont de Westminster tuant quatre personnes puis a poignardé à mort un policier avant d'être abattu. Le 22 mai, à Manchester (nord-ouest), un Britannique d'origine libyenne se fait exploser à la sortie d'un concert de la chanteuse américaine Ariana Grande. Le bilan est de 22 morts dont de nombreux enfants et adolescents. L'attentat est revendiqué par l'EI. Le 3 juin, une camionnette fonce sur la foule sur le London Bridge, puis ses trois occupants en sortent armés de couteaux et poignardent des passants, avant d'être abattus par la police. Bilan: huit morts et une cinquantaine de blessés. Les agresseurs, abattus par la police, portaient de faux gilets explosifs. L'EI revendique l'attentat. En Suède,le 7 avril 2017, le conducteur d'un camion de livraison est lancé à grande vitesse sur une voie piétonne très fréquentée de Stockholm et fauche une vingtaine de personnes, faisant cinq morts. Un ressortissant ouzbèke arrêté peu après l'attaque revendique devant un juge «un acte terroriste». Selon la police ouzbèke, il a tenté de rejoindre l'EI en Syrie en 2015. A Berlin, en Allemagne, le 19 décembre 2016, un Tunisien fonce à bord d'un camion sur un marché de Noël de la capitale allemande, faisant 12 morts. Il est tué quelques jours plus tard lors d'un contrôle de police en Italie. A Bruxelles,en Belgique, le 22 mars 2016, des attentats suicide font 32 morts à l'aéroport de la capitale belge et dans la station de métro de Maelbeek, dans le quartier européen. Les attaques de Bruxelles et Berlin sont revendiquées par l'EI. Au Danemark, le 14 février 2015, un Danois d'origine palestinienne, qui a prêté allégeance à l'EI, ouvre le feu sur un centre culturel de Copenhague où se tient une conférence sur la liberté d'expression, tuant un cinéaste. Dans la nuit, il abat un fidèle juif devant une synagogue avant d'être tué par la police.