Les 3 marchés de gros, de Feliache, Mezirâa et Leghrous, approvisionnent toutes les wilayas du pays. Avec une surface agricole utile (SAU) de 185 473 ha, dont 109 500 ha sont irrigués, la poursuite des aides, de l'accompagnement technique et administratif de la direction des services agricoles de Biskra, affichant des résultats positifs, et du soutien financier accordés par l'Etat aux producteurs agricoles, cette hausse soudaine et excessive des prix des légumes et des fruits chez les détaillants laisse tout le monde dubitatif. «Elle répond au principe de l'offre et de la demande», expliquent des grossistes et intermédiaires en produits agricoles qui signalent que l'augmentation viendrait des producteurs et qu'ils sont obligés de la répercuter sur les acheteurs. Prévoyant le coup, les propriétaires de chambres froides détenant des stocks qu'ils distillent au compte-gouttes pour contrôler le marché, se frottent les mains, ajoutent-ils. Des agriculteurs, interrogés par El Watan, rétorquent pour se défendre que «tout a augmenté. Les intrants, les engrais, les produits phytosanitaires et les équipements agricoles ont doublé, voire triplé de prix chez les revendeurs. Avec le manque de main-d'œuvre, nous avons de plus en plus de mal à produire et à rentabiliser nos exploitations agricoles. Nous sommes en saison creuse. Souvent, nous bradons notre production pour limiter les dégâts.» 5,5 millions de quintaux en 2016 En effet, les 20 000 serres agricoles dont des serres chapelles éparses à Doucen, Ouled Djellal, Tolga, Zeribet El Oued, Sidi Okba et d'autres localités agricoles de Biskra, sont laissées en jachère. «On les nettoie, on en change le film plastique, on y retourne la terre et on prépare une nouvelle saison avec fébrilité et angoisse, car les jours à venir ne semblent pas prometteurs», confie un gros producteur agricole de Mezirâa, dont les produits sont éligibles à l'exportation. A Biskra, le maraîchage a engrangé, en 2016, 5,5 millions de quintaux de tomates, piments, poivrons et d'autres produits agroalimentaires distribués sur tous les marchés du pays, rappelle Aïssa Derbali, directeur des services agricoles, où pendant des mois, les prix ont été abordables et rationnels. Ce n'est plus le cas au grand dam des consommateurs, constate-t-on. Sur les marchés populaires du centre-ville, de Souk Larbaâ ou du marché Rahma, la pomme de terre est à 60 DA le kilo, la courgette à 200 DA, la laitue à 120 DA, les haricots verts à 250 DA, le chou-fleur à 300 DA, et la fameuse tomate connaissant «une fulgurante hausse à faire rougir de dépit», plaisante-t-on, est passée de 30 à 150 DA le kilo en quelques jours. Comme constaté, les intervenants dans le secteur de la production, de la revente des intrants, de la production, de la commercialisation et de la distribution des produits agricoles se rejettent chacun la responsabilité de la hausse des prix.