Si la région des Ziban-Ouest de la wilaya de Biskra s'impose en tant que pôle phœnicicole d'excellence, celle des Ziban-Est n'est pas en reste en termes de production agricole. Cette année, les communes de Meziraâ, Aïn Naga et Zeribet El Oued, situées à l'est de Biskra et irriguées par les eaux de ruissellement des majestueuses Aurès culminant à quelques encablures de là, enregistrent une production record de toutes sortes de légumes et de fruits et notamment de tomates cultivées sous serres. La culture sous serres dite «tunnels», adoptée et utilisée par quelque 45 agriculteurs de ces communes, occupant seulement 145 ha, donnent des résultats dépassant toutes les prévisions, semble-t-il. Il faut voir les centaines de cageots de tomates succulentes, rouges et gorgées de suc ainsi que la «mer rouge» formée par ces fruits entreposés au soleil dans l'attente d'être écoulées pour se rendre compte de la prouesse que viennent de réaliser les cultivateurs locaux. Adorées des consommateurs pour leurs vertus alimentaires et leurs qualités gustatives, les tomates se sont vendues à Biskra à 20 DA le kg au détail, tandis que certains agriculteurs les ont bradées à 12 DA le kg vu la surproduction «ayant dépassé de beaucoup la demande du marché local et même national», a indiqué Brahim Louafi, responsable de la filière à la Chambre d'agriculture de Biskra, qui n'omet pas de rappeler fièrement que Biskra est la première wilaya productrice de tomates cette année. Malheureusement, tout n'est pas aussi rose que cela dans la production de tomates. En amont, la direction de l'agriculture de Biskra a apporté aides et conseils aux agriculteurs et incité ces professionnels à recourir aux serres pour augmenter les taux de rentabilité par le choix de bonnes semences et de techniques culturales éprouvées. BAISSE DES PRIX Cependant, la baisse des prix de la tomate du fait de son abondance a lésé bon nombre de producteurs, se plaint-on. Certains ont dû carrément se résoudre à jeter une partie de leur production pour ne pas déstabiliser à outrance le marché. «Une serre coûte de 200 000 à 250 000 DA. Entre les produits phytosanitaires et les intrants, la rémunération des ouvriers agricoles dont le manque se fait fortement ressentir et les prix volatils des films plastiques, le prix de la tomate qui permet aux agriculteurs de rentrer dans leurs frais est d'environ 30 DA le kg», estime B. Louafi, qui demande à ce que l'Etat plafonne désormais le prix de la tomate et encourage les privés à réaliser des unités de transformation et de conditionnement de cette plante de la famille des solanacées, devenue élément incontournable de la gastronomie algérienne comme dans de nombreux autres pays et qui peut même être exportée, pourvu que les conditions s'y prêtent et que la qualité soit de mise. Ce qui est apparemment le cas.