Une nouvelle société nationale, chargée de la création et la gestion des marchés au niveau national, sera mise en place prochainement, a annoncé jeudi dernier, El Hachemi Djaâboub, ministre du Commerce, cité par APS. Le ministre, interpellé par un député de l'Assemblée populaire nationale (APN), a reconnu « l'instabilité et l'anarchie » qui règnent en maître dans les marchés algériens. Et en guise de riposte, M. Djaâboub a estimé que son département a mis en place un programme national visant à « réhabiliter les vieux marchés et à élaborer un nouveau programme basé essentiellement sur la création, à travers l'ensemble du territoire national, de nouveaux marchés de gros, de marchés couverts et de marchés de proximité, ainsi que des abattoirs ». En clair, ledit programme, d'une valeur de près de 47 milliards de dinars, sera consacré à la construction de quelque 50 marchés de gros, dont 4 grands marchés et à la création de 830 marchés couverts, 1000 marchés de proximité, et ce, outre les marchés du bétail et les abattoirs, explique-t-il. Rien que pour l'année en cours, le ministre du Commerce a fait savoir qu'un autre programme, doté d'une enveloppe financière de 6 milliards de dinars, est en cours de lancement pour la réhabilitation des vieux marchés et la construction de 4 nouveaux. En outre, la Société de gestion des participations de la production animale (SGP Proda) a été mise à contribution, afin de construire des chambres froides et des entrepôts alors que l'entreprise de gestion des participations relatives au développement rural est chargée d'approvisionner le secteur agricole en semences, si l'on croit les déclarations fournies par le ministre. Et comme pour mettre un peu d'ordre dans cette foire d'empoigne, le département de Djaâboub a promulgué un décret pour définir les conditions d'exploitation de ces espaces commerciaux et obliger leurs propriétaires à les respecter. « Nous sommes déterminés à appliquer rigoureusement les clauses du cahier des charges, même si ça devait conduire à la fermeture de certains marchés, ce qui priverait ces communes d'une importante ressource », prévient le ministre. Plus explicite, il a souligné que le nouveau décret faisait obligation aux communes de consacrer au moins 10% de leurs revenus à la restauration des marchés. Son département s'attelle actuellement à la réalisation d'une étude autour de cette question. Par ailleurs, El Hachemi Djaâboub, tout en reconnaissant le manque flagrant des marchés de gros, espère que cette batterie de mesures contribuera à mettre un terme au phénomène des marchés anarchiques en Algérie.