«Tant que le Président est présent et exerce normalement ses fonctions, penser à un autre que Bouteflika est haram. Nous le soutenons depuis 1999. Nous sommes à ses côtés. Nous n'allons pas le trahir…» La déclaration est celle de Abdelkader Bassine, président de l'Organisation nationale des zaouïas, qui, dans un entretien accordé à un site électronique (TSA), a précisé : «Nous sommes avec le Président aujourd'hui et demain. Nous sommes avec lui, et à chaque fois on lui a demandé de se présenter. Aujourd'hui encore, nous lui demandons de se présenter pour un nouveau mandat…» Mieux encore. A ceux qui disent que le Président est malade, Bassine a rétorqué : «Ils n'ont rien d'autre à faire. L'homme exerce ses fonctions normalement et il reçoit des responsables (…). Nous le soutenons pour un nouveau mandat.» C'est la seconde fois que Bassine fait un appel du pied au cercle présidentiel, en se montrant prêt à le servir. Il y a quelque temps, il avait enflammé les réseaux sociaux en appelant, sur les plateaux d'une chaîne de télévision privée, le président Bouteflika à briguer un 5e mandat. Les propos sont repris par tous les médias qui le présentaient comme le principal manager de la campagne médiatique menée par Chakib Khelil, ancien ministre de l'Energie, à travers ses visites très controversées à des zaouïas. Dès son retour au pays après un exil de près de trois ans, en raison de son implication dans des affaires de corruption en Algérie, qui lui ont valu (lui, son épouse et ses deux enfants) un mandat d'arrêt international, Chakib Khelil a été pris en charge par le président de l'Organisation des zaouïas, qui a mis à sa disposition tous les moyens pour le blanchir des faits qui lui sont reprochés, mais aussi pour le présenter comme le «meilleur des ministres que l'Algérie a enfantés depuis son indépendance». Chakib Khelil ne cache plus ses ambitions politiques, ce qui va pousser Bassine à se démarquer en réitérant son allégeance au Président. Mieux. Il émet même une fatwa, déclarant «haram» toute idée de penser à un autre Président, tant que Bouteflika est vivant…