Les habitants ont eu recours à cette démonstration de rue pour revendiquer leur droit à un relogement définitif. Les habitants du site des chalets situé au quartier les Ondines, dans la commune de Bordj El Bahri (est d'Alger), ont bloqué, à partir de 16h de la journée du samedi et ce jusqu'à une heure tardive, l'artère principale menant d'Alger-Plage à Tamentfoust. Il s'en est suivi, dès les premières heures du blocage de la route par des objets hétéroclites, de violents affrontements entre les résidants et les forces de l'ordre qui ont été dépêchées en grand nombre sur les lieux pour contenir la foule. Les protestataires, après avoir incendié des pneus et des troncs d'arbres, ont scandé des slogans contre les pouvoirs publics qui les ont, selon leurs propos, délaissé depuis sept années. Les habitants de ce site, recasés en majorité suite au séisme de mai 2003, ont principalement revendiqué un relogement définitif. « Nous voulons un relogement dans des appartements décents comme les autres citoyens de l'Algérois qui ont été relogés ces derniers jours », dira un habitant du site. Un autre ajoute que les familles, qui vivent dans des chalets depuis 2003, sont totalement abandonnées et délaissées. « Nous vivons des situations des plus déplorables. Nos enfants sont tombés malades depuis que nous avons mis les pieds dans ces chalets, et nous ne pouvons plus supporter davantage de souffrance », renchérit une femme qui vit avec ses trois enfants dans ce baraquement. Pour rappel, les résidants des chalets, qui se trouvent dans un état de vétusté très avancée, ne sont pas à leur première démonstration de rue. « C'est la cinquième fois en deux ans que nous occupons la rue pour revendiquer notre droit à des logements décents. Nous n'allons pas baisser les bras, et nous allons continuer jusqu'à ce que nous soyons relogés », se lamente-t-on sur les lieux. Cependant, les faits, cette fois ci, ont pris une autre tournure dès lors que quelques émeutiers s'en sont pris aux magasins et autres voitures de particuliers : « Quelques énergumènes se sont rués sur une bijouterie appartenant à un habitant du centre-ville. Ils ont même réussi à forcer le rideau. Ce sont des cas isolés », témoigne un commerçant. Se rendant compte que les insurgés étaient sur le point de briser la porte de la bijouterie, les voisins ont riposté par des jets de pierres faisant fuir les frondeurs. Les services de sécurité se sont par la suite interposés aux deux groupes de protagonistes et le calme à fini par régner dans les lieux. Il s'en est fallu de peu pour que les échauffourées reprennent de plus belle entre les deux camps, n'était cependant l'intervention de quelques sages personnes qui ont su calmer les esprits. Ce n'est en définitive que vers 22h que le quartier a retrouvé son calme. Les éléments des services de sécurité se sont positionnés au niveau des points névralgiques de la ville pour contenir toute reprise des émeutes. En tout état de cause, ce recours à cette manifestation de rue intervient après la promesse des services de la wilaya ayant trait au relogement définitif des occupants de tous les chalets de la capitale qui sont au nombre de 2500 et ce, dans un délai n'excédant pas trois mois. Le compte à rebours a donc commencé.